L’Agence française de l’alimentation, l’Anses, a décidé de passer à la vitesse supérieure au sujet du bisphénol A. Elle demande à l’Agence européenne des substances chimiques, une révision plus sévère du classement de ce perturbateur endocrinien toxique pour la reproduction, « au niveau européen ».
L’Anses avait publié en septembre 2011 deux rapports sur le bisphénol A. Le premier portait sur les effets sanitaires du perturbateur endocrinien, le second sur ses usages. Les rapports mettaient alors en évidence des effets considérés comme avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, et ce, même à de faibles niveaux d’exposition. Suite à la publication de ces rapports, et au regard des effets observés sur le système reproducteur mâle et femelle et des critères du règlement sur la classification des substances chimiques, l’Anses a examiné les conséquences à en tirer sur la classification du BPA en tant que toxique pour la reproduction.
Du suspect au coupable…
Tandis qu’il est classé comme « toxique pour la reproduction suspecté » par les autorités européennes depuis 2002, l’Anses demande alors la révision de ce classement européen. Elle souhaite voir le BPA classé comme « toxique pour la reproduction pour l’homme en catégorie 1A ». Ce classement aurait alors pour conséquence directe l’application de mesures réglementaires plus sévères, et notamment l’obligation de mettre en place des mesures de prévention renforcées pour les utilisations professionnelles du BPA, ainsi que l’interdiction de mise sur le marché de mélanges contenant du bisphénol A à destination des consommateurs.
Cette proposition française va désormais être soumise au Comité d’évaluation des risques de l’agence européenne des produits chimiques, l’ECHA.
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