« Quand je suis devenu directeur général il y a trois ans, on ne parlait que d’une renaissance du nucléaire » a rappelé Yukiya Amano, le patron de l’AIEA lors de son discours à la 56e Conférence générale de l’Agence internationale pour l’énergie atomique à Vienne. Le représentant mondial pour l’énergie nucléaire évoque aujourd’hui un ralentissement de la croissance sans inversion radicale toutefois.
Des « questions fondamentales » sur l’avenir de l’énergie atomique ont été soulevé depuis l’accident de Fukushima Daiichi reconnaît le patron de l’AIEA. Pourtant, 18 mois après l’accident, il est clair que « l’énergie nucléaire reste une option importante pour de nombreux pays » a assuré Yukiya Amano lors de la Conférence générale de l’institution internationale il y a une semaine.
Révisant ses projections à la baisse, l’AEIA anticipe cependant « une augmentation régulière du nombre de centrales nucléaires dans le monde dans les 20 prochaines années ». L’agence note notamment que les pays en développement continuent à montrer « un vif intérêt » pour l’énergie nucléaire.
Croissance en baisse sans inversion
Un an et demi après l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi, la croissance de l’énergie nucléaire dans le monde est toujours d’actualité, même si les industriels s’attendent toutefois à un rythme inférieur à celui estimé il y a un an. A horizon 2030, l’AEIA prévoit une croissance de 25 à 100% dans sa projection la plus haute.
Globalement, la croissance de l’énergie nucléaire devrait donc ralentir, tout en conservant un rythme soutenu. Dans la projection basse de l’AIEA, la capacité installée d’énergie nucléaire passera de 370 gigawatts aujourd’hui à 456 GW en 2030, enregistrant dans ce cas un retard de 10 ans dans la croissance pré-Fukushima prévu. Dans sa projection haute actualisée, elle atteindrait 740 GW en 2030.
La plupart de la croissance aura lieu dans les régions qui ont déjà des centrales nucléaires prévoit l’agence internationale. Les projections de croissance les plus élevées se situent en Asie, notamment en Chine et Corée du Sud. Dans cette région du monde, la capacité installée des centrales devrait passer de 80 GW à la fin de 2011, à 153 GW en 2030 voire 274 GW dans une projection haute.
Forte incertitude en Europe
En Europe, l’incertitude est la plus grande. Dans la projection basse, la capacité installée des réacteurs européens pourrait passer de 115 GW à 70 GW en 2030. Dans la projection haute de l’AIEA, l’énergie nucléaire pourrait atteindre 126 GW. En Amérique du Nord, l’hypothèse basse prévoit une légère baisse, passant de 114 GW à 111 GW en 2030, alors la projection haute anticipe une augmentation à 148 GW.
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