Un rapport rédigé par des experts européens du nucléaire et publié aujourd’hui par le Figaro, pointe certaines défaillances des réacteurs nucléaires français à l’issue des contrôles de sécurité systématiques mené par l’Union européenne. Au-delà des critiques, Bruxelles ne préconise toutefois pas de fermeture.
Selon le compte-rendu du bilan réalisé à l’issue des contrôles de sécurité systématiques menés par l’Union européenne dans les centrales nucléaires françaises, chacun des 58 réacteurs français afficherait des défaillances. Le rapport publié aujourd’hui par le Figaro, est un document de travail recensant les différents « tests de résistance » menés sur les différents réacteurs européens dont les 58 français. Quatre centrales ont ensuite bénéficié de la visite d’experts, Cattenom, Chooz, Fessenheim et Tricastin.
A l’issue des observations, il apparait que les 19 centrales françaises manquent d’instruments de mesure sismique adaptés aux exigences post-Fukushima. Elles souffrent également sans exceptions d’équipements de secours non protégés des éléments. Une situation que l’on ne retrouve ni en Allemagne, ni en Grande-Bretagne ou en Suède. Et, tandis que François Hollande a annoncé la fermeture de Fessenheim d’ici 2016, le rapport révèle que cette dernière présente moins de mauvais oints dans le tableau récapitulatif que certaines autres comme Chooz ou Cattenom.
Il faut envisager le pire
Les centrales françaises présentent néanmoins certains points positifs comme leur équipement en recombineurs d’hydrogène, dispositif qui aurait évité les explosions d’hydrogène à Fukushima. Elles ne seraient toutefois pas assez résistantes lors de scénarios extrêmes envisagés par Bruxelles (tremblements de terre, inondations….). « Fukushima a démontré que les réacteurs doivent être protégés, mêmes contre des accidents considérés comme hautement improbables« , expliquent les auteurs du rapport. Aucune fermeture de centrale n’est cependant évoquée.
Enfin, tandis que la Cour des comptes avait estimé à 5,6 milliards d’euros le coût de la remise à niveau des centrales françaises, les experts européens chiffrent le montant des travaux nécessaires aux centrales européennes entre 10 et 25 milliards d’euros, soit de 30 à 200 millions par réacteur.
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