Martine Aubry, maire socialiste de Lille et ex-première secrétaire du parti, est aujourd’hui rattrapée par la justice. Celle qui était directrice des relations du travail au ministère du Travail entre 1984 à 1987 est aujourd’hui convoquée par la juge parisienne en charge de l’enquête sur l’exposition des travailleurs à l’amiante.
Martine Aubry, qui fut directrice des relations du travail au ministère du Travail du gouvernement de Laurent Fabius entre 1984 et 1987 devrait donc être entendue par Marie-Odile Bertella-Geffroy, la juge parisienne qui enquête sur l’action des pouvoirs publics dans le cadre du dossier de l’amiante. Des proches de la maire de Lille ont d’ores et déjà confié à l’AFP que Martine Aubry Aubry « apportera évidemment tout son concours à l’enquête judiciaire, comme elle l’a fait lors de ses auditions par les missions d’information du Sénat et de l’Assemblée nationale« .
Tandis que le premier décrets réglementant l’usage de l’amiante était publié en 1977 avant son interdiction totale en 1997, un rapport sénatorial datant de 2005 accablait l’état pour sa « gestion défaillante » de l’amiante. Or, il est désormais reconnu, son usage massif dans le secteur de la construction notamment, serait à l’origine de 10 à 20% des cancers du poumon.
Une protection efficace ?
Pour sa défense, Martine Aubry expliquait lors de ses auditions que « comme tous ceux qui travaillaient avec moi, j’avais la conviction que le décret de 1977 puis celui de 1987 nous permettaient de protéger efficacement la santé des salariés (…) Aucune alerte n’est venue de la Cnam, du ministère de la Santé, d’autres acteurs ou des chercheurs pour nous dire que ce n’était pas le cas« . Mais la juge va tout de même chercher à savoir si toutes les mesures de précaution ont été prises par les pouvoirs publics aux vues des rapports dont ils disposaient à l’époque. Depuis les années 50, on savait que l’amiante risquait d’aggraver les risques de cancer du poumon.
Pour l’heure, des proches de Martine Aubry lorsqu’elle ?uvrait au ministère du Travail, ont déjà été mis en examen dans ce dossier, pour homicides et blessures involontaires.
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