Le transport des animaux en Europe se soucie encore trop peu du bien-être animal regrettent les députés européens. Le Parlement de Strasbourg vient d’adopter une résolution visant à développer le recours aux abattoirs locaux et limiter à 8 heures la durée des trajets en Europe.
Les États membres de l’UE doivent agir davantage en vue d’améliorer le bien-être des animaux en transit en mettant en ?uvre les règles, en contrôlant la durée des voyages et en imposant des sanctions dissuasives aux contrevenants, affirment les députés de la commission de l’agriculture dans une résolution adoptée ce jeudi. Afin de raccourcir les voyages vers les abattoirs, l’UE devrait également promouvoir le recours aux abattoirs locaux et envisager une limite européenne de 8 heures de trajet.
« Les transports sur de longues distances font souffrir les animaux et augmentent les coûts pour les consommateurs. Contrairement à la Commission européenne, nous estimons que les exigences relatives au transport des animaux doivent faire l’objet d’actions immédiates, en particulier en vue de réduire le nombre d’animaux transportés et la durée du transport », affirme le rapporteur Janusz Wojciechowski. La résolution a été adoptée par 31 voix pour, 4 voix contre et 3 abstentions.
Le nombre d’animaux transportés dans l’UE a fortement augmenté en 2005-2009, de 70 % dans le cas des porcs par exemple. Et dans un tiers de ces transports, les voyages ont duré 8 heures ou plus, augmentant les risques de problèmes sanitaires chez les animaux.
Plus d’inspections et de sanctions
Afin de résoudre les problèmes persistants relatifs au bien-être des animaux pendant les transports, la législation existante dans l’ensemble des États membres doit être mise en ?uvre de manière adéquate et uniforme, soulignent les députés. « Il faudrait mener davantage d’inspections sur le terrain », et les sanctions nationales à l’encontre des contrevenants devraient être harmonisées et « beaucoup plus dissuasives » considèrent les élus européens.
Des mesures visant à réduire à 8 heures le temps de transport des animaux vers l’abattoir, devraient être envisagées, tout en autorisant des exceptions géographiques et scientifiquement fondées pour certaines espèces, selon la commission parlementaire. Un voyage limité à 8 heures ne suffirait cependant pas à améliorer le bien-être des animaux, qui, souvent, dépend davantage d’équipements adéquats dans le véhicule et du bon traitement des animaux, notent les députés.
La règle des 8 heures pas suffisante
Par conséquent, la commission parlementaire demande des améliorations, fondées scientifiquement, des conditions de transport, notamment de l’espace pour les animaux et un approvisionnement en eau. Afin d’éviter les transports inutiles d’animaux sur de longues distances, l’UE devrait contribuer à créer des chaînes d’approvisionnement courtes et transparentes et prendre des mesures en vue de mettre fin au déclin des petits abattoirs locaux et de promouvoir le traitement de la viande au niveau local, soulignent les députés.
La résolution répond à l’évaluation de la Commission européenne sur les règles existantes en vigueur depuis janvier 2007. En mars 2012, le Parlement a adopté une déclaration écrite demandant une limite de 8 heures pour le transport d’animaux vers l’abattoir, et de nombreux députés ont également signé une pétition en ce sens.
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