Une étude américaine publiée la semaine dernière dans la revue Neurology fait état d’un phénomène qui peut se révéler inquiétant, à savoir, l’avancée des attaques cérébrales, chez des personnes de plus en plus jeunes. En effet, la proportion d’AVC chez les moins de 55 ans est en hausse tandis que dans le même temps, elle baisse chez les personnes les plus âgées.
Les attaques cérébrales toucheraient donc des personnes de plus en plus jeunes. Selon les résultats de l’étude américaine publiée dans la revue Neurology, la proportion d’AVC est passé de 12,9 à 18,6% chez les 20-54 ans dans le Kentucky. Et, dans le même temps, l’âge moyen des AVC a rajeuni, passant de 71,2 à 69,2 ans. Par ailleurs, tandis que chez les plus jeunes on observaient le plus souvent des AVC hémorragiques, ces derniers laissent désormais la place à des accidents vasculaires coronariens, rencontrés habituellement chez les sujets les plus âgés.
Principale explication du phénomène, la mauvaise hygiène de vie et la consommation de drogues, mais également le boom du diabète et de l’obésité, facteurs de risques cardio-vasculaires. La consommation de drogues semble toutefois tenir un rôle important dans l’apparition d’un AVC précoce. En effet, selon les chiffres de 2005, plus de 20% des personnes de 20-54 ans victimes d’un premier AVC consommaient de la drogue, contre 2,2% chez les plus de 55 ans.
Même phénomène en France
Ce constat américain semble se confirmer également en France. Le professeur France Woimant, neurologue à l’hôpital Lariboisière à Paris, confie ses inquiétudes aujourd’hui dans le Figaro. « Cette étude est vraiment inquiétante car elle confirme les données publiées en mars dernier pour la France qui montrent que le taux d’AVC augmente chez les moins de 65 ans alors qu’il diminue chez les plus de 65 ans. Nous étions arrivés aux mêmes conclusions que celles de l’étude américaine en incriminant l’augmentation de l’obésité et du diabète mais aussi en posant la question des drogues illicites« , explique-t-elle. Et, parmi les personnes de plus en plus exposées, on retrouve les femmes, « la combinaison migraine, tabac, pilule, est explosive pour le cerveau » ajoute Mathieu Zuber, neurologue à l’hôpital Saint Joseph de Paris, interrogé lui aussi par le Figaro.
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