Le marché pétrolier mondial va enregistrer de « profonds changements » dans les 5 prochaines années affirme l’Agence internationale de l’énergie. L’AIE anticipe une baisse durable des cours du brut à la faveur d’une hausse de l’offre et d’une demande impactée par le ralentissement économique.
« Le marché du pétrole est à la croisée des chemins » affirme Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l’AIE en commentant le rapport qui vient d’être publié. Selon la responsable de l’agence internationale, les paramètres technologiques, géopolitiques et économiques devraient favoriser une détente du marché mondial et une baisse des prix du brut.
La hausse des prix des carburants n’est pas forcément inéluctable. C’est en substance, ce qu’affirme le rapport annuel Oil Market Report (MTOMR) de l’AIE. Selon les experts, le marché mondial du pétrole devrait connaître de profonds bouleversements, notamment en matière de répartition régionale de la demande et de croissance de l’offre, avec notamment un impact sur l’industrie du raffinage.
Rôle moteur de l’Amérique et de l’Irak
Globalement, le marché mondial du pétrole devrait se détendre, après plusieurs années de tension et de hausse continue des cours du brut. L’AIE évoque une combinaison de facteurs pour expliquer cette projection et notamment une hausse significative de l’offre notamment des pays de l’Opep, avec des capacités de réserve à des niveaux « plus confortables ».
Côté demande mondiale, celle des économies non membres de l’OCDE devrait dépasser celle des pays occidentaux dès 2014. En la matière, la croissance devrait être tirée par l’Asie, la Russie et ses pays satellites, et le Moyen-Orient, avec une prédominance du gazole, « un défi pour les raffineurs » souligne l’AIE.
Concernant l’offre, l’agence internationale considère que l’Amérique jouera un rôle majeur dans les prochaines années. L’AIE souligne que l’exploitation des les huiles de schiste aux USA et des sables bitumeux au Canada devrait favoriser une détente du marché mondial.
Rééquilibrage du raffinage mondial
Parmi les producteurs de l’OPEP, l’Irak devrait redevenir un pays moteur avec une forte croissance de ses capacités de production, au-delà même des 5 prochaines années. Cette nouvelle offre devrait compenser largement d’éventuels soucis d’approvisionnement en provenance notamment de l’Iran.
Le rapport anticipe enfin la poursuite d’un rééquilibrage de la capacité de raffinage mondiale, avec une forte croissance en Asie et au Moyen-Orient et une baisse continue dans les pays de l’OCDE.
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