Lors de l’inauguration du nouveau siège de l’Agence européenne de sécurité des aliments à Parme en début de semaine, le Figaro a rencontré sa directrice, Catherine Geslain-Lanéelle. L’occasion pour elle de répondre aux accusations des opposants aux OGM, qui reprochent notamment à l’Efsa son opacité.
A l’occasion d’un entretien accordé au Figaro, Catherine Geslain-Lanéelle est donc revenue sur les accusations dont elle a été l’objet de la part des opposants aux OGM. Dans sa très controversée étude sur les effets du maïs OGM sur les rats, le Pr Gilles-Eric Séralini reprochait notamment à l’Efsa de cacher des données sur les OGM.
« Nous ne cachons rien. Depuis plusieurs années, la procédure européenne nous oblige à mettre à la disposition du public, tous les éléments que nous utilisons pour rendre nos avis, y compris les échanges de mails et de courriers. Dans le cas des OGM, seule la séquence génétique est couverte par le secret industriel mais le reste est en accès libre! » lui répond la directrice de l’Efsa.
« Ce n’est pas correct d’affirmer que l’Efsa cache les études sanitaires qui ont servi à évaluer les OGM. Ni qu’elle accepte tous les OGM qui lui sont soumis. La vérité est que 10 % des dossiers que nous recevons sont retirés par les entreprises de biotechnologies dès que nos experts leurs demandent des données supplémentaires« , ajoute-telle dans le quotidien.
Pas de risque
Catherine Geslain-Lanéelle répond également au ministre Français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui suite à la publication de l’étude Séralini demandait une remise à plat des procédures d’évaluation des OGM. « Ce n’est pas de la science médiocre qui peut nous inciter à revoir notre façon de travailler!« , s’exclame-t-elle avant de lui retourner une question. « Pourquoi ne dit-on pas clairement que si l’Efsa continue à évaluer des OGM, alors que plus de 60 % des citoyens n’en veulent pas, c’est parce que l’Europe est incapable de nourrir ses filières animales sans importer massivement du soja argentin ou américain qui est transgénique à plus de 90 %? ».
Enfin, s’agissant de la dangerosité des OGM autorisés en Europe, la directrice de l’Efsa se veut rassurante. « Il est aussi faux de dire que tous les OGM sont sans danger que d’affirmer qu’ils sont des poisons comme l’a titré récemment un magazine français. Je peux simplement certifier que les OGM autorisés à la commercialisation en Europe ne présentent pas de risques tant pour les hommes que pour les animaux ou l’environnement sur la base des données scientifiques disponibles« .
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