Selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, l’Europe est confrontée à une arrivée massive de drogues de synthèse, en poudre ou en comprimés. Or, les effets à court et long terme de ces nouvelles substances sont inconnus des spécialistes.
Cannabis, ecstasy et cocaïne restent encore les drogues les plus consommées en Europe. Mais elles se trouvent aujourd’hui concurrencées par une arrivée massive de drogues de synthèse dont des « cathinones », une substance aux effets imitant ceux de la cocaïne, ou encore les cannabinoïdes. Ce sont au total 49 nouvelles substances qui ont été recensées en 2011 par le système d’alerte précoce européen, et déjà 50 le sont pour 2012.
« Elles arrivent par des biais différents, le marché noir, mais aussi la vente sur Internet ou dans des commerces spécialisés dans certains pays« , explique à l’AFP Frank Zobel, responsable de l’unité « politique et évaluation » à l’OEDT. Selon une étude de l’OEDT publiée en janvier 2012, 693 magasins en ligne commercialisent des produits qu’ils présentent comme des « euphorisants légaux », mais qui contiennent souvent des substances interdites.
Des effets inconnus
Au delà du caractère illicite, le principal problème de ces nouvelles substances réside dans le fait qu’on ne connait pas leurs effets à court ou long terme. « Il est vraisemblable que l’immense majorité des usagers sont dans l’ignorance totale de ce qu’ils consomment et des conséquences sanitaires et juridiques de leur consommation« . « On a affaire à des apprentis sorciers, qui appartiennent à des organisations criminelles ou qui tentent de développer un marché légal de substances psychoactives, mais qui vendent des produits dont ils ignorent la toxicité« , insiste Frank Zobel.
Parallèlement à ce développement de l’offre, l’OEDT s’inquiète d’une augmentation inquiétante du nombre de contamination au VIH chez les usagers de drogues par injection en Grèce et Roumanie. En cause, la crise économique qui incite à moins de vigilance, les toxicomanes adoptent alors un comportement plus à risque, en ne changeant par exemple plus leurs seringues et pratiquants des échanges.
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