A l’occasion de la 3ème édition de la journée organisée hier sur l’antibiorésistance en santé animale, l’Anses a constaté des « progrès sensibles », même si les efforts engagés doivent être poursuivis pour éviter de se retrouver confrontés à des impasses thérapeutiques de plus en plus nombreuses.
L’antibiorésistance est reconnue comme un problème majeur en termes de santé humaine et animale au niveau international rappelle l’agence nationale de sécurité sanitaire, avec l’émergence et la diffusion croissante de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques. Depuis 2009, l’agence réunit, à l’occasion de la journée européenne d’information sur les antibiotiques, l’ensemble des parties prenantes intéressées par cette thématique, sur le volet santé animale.
Organisée à Maisons-Alfort, cette 3ème édition a permis hier de faire le bilan annuel des travaux de l’agence et de ses partenaires dans le champ de l’antibiorésistance. Si les effets des efforts menés depuis quelques années commencent à apparaitre, notamment en termes d’exposition des animaux aux antibiotiques, les efforts engagés restent à poursuivre souligne l’Anses.
Impasses thérapeutiques
Au cours de ces dernières années, l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques, tant chez l’homme que chez l’animal, est devenue une préoccupation majeure en santé publique et en santé animale. En effet, certaines de ces émergences peuvent se traduire par des impasses thérapeutiques qui conduisent à des situations dramatiques dans le traitement de certaines infections graves soulignent les experts. Cette problématique fait, ainsi, l’objet d’une mobilisation importante que ce soit au plan international ou français.
Cette année encore, cet évènement a été l’occasion de donner la parole aux équipes de l’Anses impliquées dans cette thématique, que l’Agence a placée au rang de ses priorités depuis 2011. La matinée a été consacrée à la présentation des travaux de l’Anses sur la surveillance des consommations d’antibiotiques et des bactéries résistantes. Les outils mis en place par l’Agence depuis plusieurs années, dans le domaine vétérinaire, vis-à-vis de ces problématiques permettent désormais de dresser un tableau de bord annuel et de pointer les progrès réalisés ainsi que les efforts restant à fournir dans l’utilisation raisonnée des antibiotiques.
La résistance des mycoplasmes chez les bovins
Sous l’impulsion des alertes émises par l’Agence, du travail de structuration de plans de lutte mis en place par les professionnels et de la mise en oeuvre du plan Ecoantibio 2017 par le ministère chargé de l’Agriculture, de premiers progrès, notamment dans l’exposition des animaux aux antibiotiques ont ainsi été relevés affirme l’Anses. Mais les données recueillies confirment également les inquiétudes déjà soulevées par le passé par l’agence, vis-à-vis de l’utilisation encore trop importante, mais en nette régression dans certaines filières, des familles d’antibiotiques considérées comme critiques pour la santé humaine (céphalosporines de dernières génération et fluoroquinolones).
« Les efforts engagés depuis quelques années restent ainsi à poursuivre » souligne l’Anses. Des enquêtes et programmes de recherche plus ciblés sur une espèce animale (cheval, volailles), un antibiotique (céphalosporines de 3ème génération) ou un microorganisme (Mycoplasma, Campylobacter, Salmonella) ont également été présentés. Ces interventions ont notamment permis d’illustrer de nouveaux enjeux pour la surveillance, tels que la résistance des mycoplasmes chez les bovins.
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