Dans une relative indifférence, le réchauffement climatique se poursuit à grande vitesse. Un rapport commandé par la Banque mondiale vient de révéler que la hausse moyenne des températures sur la planète devrait atteindre les 4°C d’ici la fin du siècle, avec une série de cataclysmes à la clé.
Obnubilés par la crise économique qui frappe, le monde a perdu de vue que le changement climatique se poursuit. Le rapport « Turn Down the Heat: Why a 4°C Warmer World Must be Avoided » prédit que la température moyenne mondiale risque d’augmenter de 4°C d’ici la fin du siècle avec de terribles conséquences : vagues de chaleur extrême, baisse des stocks mondiaux de denrées alimentaires, perte d’écosystèmes et de biodiversité, élévation dangereuse du niveau des mers?
Si l’impact global s’annonce inquiétant pour l’ensemble de la planète, il devrait se révéler même catastrophique pour certaines régions du monde. Car les effets délétères du réchauffement du climat frappent plus durement nombre des régions les plus pauvres de la planète et risquent de saper les efforts et les objectifs mondiaux de développement.
Déjà une hausse de 0,8°C
La situation que dépeint le rapport appelle à l’action urgente souligne la Banque mondiale. Même si les pays respectent leurs engagements actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la température moyenne globale, qui dépasse déjà d’environ 0,8 °C les niveaux préindustriels, pourrait encore grimper de 4°C d’ici 2100 souligne l’institution.
L’élévation du niveau des mers n’a jamais été aussi rapide qu’au cours des deux dernières décennies, et cette montée des eaux est perceptible dans de nombreuses régions tropicales de la planète souligne le rapport. Ce phénomène s’explique en partie par la fonte de la calotte glacière du Groenland et de l’Antarctique.
La rapide expansion des zones de fonte de la calotte glaciaire du Groenland observée depuis les années 1970 illustre clairement sa vulnérabilité croissante. En septembre 2012, la superficie de la banquise arctique n’avait jamais été aussi réduite. Selon le rapport, « certains éléments indiquent que la fonte des glaces la plus importante observée au cours des 225 dernières années a eu lieu durant ces dix dernières années ».
+6 °C dans la région Méditerranéenne et en Afrique du Nord
Dans le même temps, une hausse des températures de la planète de 4°C induirait également davantage de vagues de chaleur extrêmes, mais elles ne seraient pas réparties uniformément sur l’ensemble du globe, précise le rapport. La région méditerranéenne subtropicale, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et certaines parties des États-Unis pourraient connaître une hausse des températures estivales mensuelles supérieure à 6°C.
Les températures les plus chaudes de juillet entre 2080 et 2100 dans la région méditerranéenne pourraient avoisiner les 35°C, soit environ 9°C de plus que le mois de juillet le plus chaud actuellement, selon les estimations. Durant le mois de juillet le plus chaud dans le Sahara et au Moyen-Orient, on enregistrera des températures de 45°C, soit 6-7°C de plus que les simulations pour ce même mois le plus chaud de nos jours.
Et c’est sans parler des millions de réfugiés climatiques à prévoir, de la baisse des rendements agricoles ou encore de l’acidification des océans. « Nous pouvons et nous devons éviter une hausse de 4 degrés. Il faut limiter le réchauffement à 2 degrés », a commenté le président du groupe de la Banque mondiale. « Si nous n’agissons pas suffisamment contre le changement climatique, nous risquons de léguer à nos enfants un monde radicalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui » a déclaré Jim Yong Kim.
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