Tandis que des voix s’élèvent en France sur le sujet, une étude américaine révèle aujourd’hui que le dépistage automatique du cancer du sein aurait conduit plus d’un million d’Américaines à être traitées inutilement. Les tumeurs détectées lors des mammographies de routine n’auraient semble-t-il, jamais atteint un stade avancé.
Les résultats d’une étude américaine publiée hier dans le New England Journal of Medecine pourraient relancer le débat autour du dépistage systématique du cancer du sein. En effet, les auteurs, Gilbert Welch, de la faculté de médecine du New-Hampshire, et Archie Bleyer, de l’Université des sciences de l’Oregon, estiment que trop d’Américaines auraient subi des traitements inutiles mais pourtant lourds, chirurgie, chimiothérapie ou encore thérapie hormonale, après une mammographie de contrôle.
Pour aboutir à cette conclusion, ils ont analysé des données épidémiologiques afin d’évaluer la fréquence des tumeurs du sein découvertes précocement et les cancers diagnostiqués à un stade avancé chez les femmes de 40 ans et au-delà, entre 1976 et 2008. Ils ont alors constaté que tandis que la détection précoce de cancer du sein avait doublé, la découverte d’un cancer à un stade avancé aurait dans le même temps baissé de seulement 8%. Les Pr Welch et Bleyer en conclut alors que les mammographies n’ont pas permis de détecter efficacement tous les cancers avancés mais auraient toutefois conduit à des diagnostics excessifs, évalués à 31% en 2008.
L’amélioration des traitements
Les conclusions de cette nouvelle étude rejoignent alors celles d’autres études déjà réalisées, dont une étude norvégienne qui considérait que les mammographies régulières chez les femmes ne réduisaient le risque de mortalité par cancer du sein que de moins de 10%. D’autres, en comparant les chiffres des pays d’Europe qui ont généralisé la mammographie dans les années 90 et ceux de pays ne l’ayant adoptée que dans les années 2000, des spécialistes montraient que cela n’avait aucune incidence sur le taux de mortalité. Selon eux, la baisse de mortalité liée au cancer du sein s’expliquerait plus par l’amélioration des traitements que par la détection précoce.
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