Après Notre-Dame-des-Landes, un nouveau chantier provoque la grogne des écologistes et les opposent une nouvelle fois au gouvernement. En effet, le projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin, qui s’inscrit dans la politique de transport et d’aménagement du territoire de François Hollande et Jean-Marc Ayrault est bien loin de faire l’unanimité.
Après Notre-Dame-des-Landes, le Monde revient aujourd’hui sur un autre chantier inscrit sur les tablettes du gouvernement, à savoir la ligne ferroviaire Lyon-Turin. Ce projet initié par Nicolas Sarkozy et François Fillon et destiné à favoriser le ferroutage de part et d’autre des Alpes, s’inscrit également dans la politique de Transport et d’aménagement du territoire de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Laurent Fabius annonçait par ailleurs lors du Conseil des ministres du 28 novembre dernier, un projet de loi « autorisant l’approbation de l’accord pour la réalisation et l’exploitation d’une nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin ».
Mais, tout comme Notre-Dame-des-landes, le projet rencontre l’opposition des écologistes français, mais également suisses et italiens. Et, à la veille du sommet franco-italien qui se tient demain à Lyon, en présence de François Hollande et Mario Monti, président du conseil italien, les opposants au projet, écologistes mais aussi associations de défense de l’environnement, agriculteurs ou encore élus locaux, ont d’ores et déjà fait connaitre leur volonté de bloquer la projet. Une manifestation d’opposants est d ‘ailleurs programmée aujourd’hui à Lyon.
Désastre écologique, conflits d’intérets, et rapports douteux
Alors pourquoi une telle grogne pour un projet destiné à favoriser les échanges franco-italiens? Tandis que les partisans du projet font valoir son aspect environnemental, avec une réduction du trafic routier et ses nuisances, les opposants dénoncent les « désastres environnementaux » inhérents à la réalisation du projet qualifié de « titanesque ». Beaucoup considèrent que le ligne existante passant par le tunnel du Mont-Cenis est suffisante pour assurer le fret et dénoncent les coûts exorbitants du projet.
Le Monde évoque également des « conflits d’intérêts et rapports douteux » autour du projet. Pour le député UMP de Savoie et maire d’Aix-les-Bains, Dominique Bord, « les informations officielles sur lesquelles nous fondons nos raisonnements et nos décisions« . Il confie également au quotidien une « suspicion de conflit d’intérêts au sein même de la commission d’enquête ».
Reste enfin le problème du coût. Tout d’abord estimé à 8,5 milliards d’euros, le projet serait aujourd’hui évalué 26,1 milliards par la Cour des Comptes. Un problème qui inquiète même les partisans du projet.
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