Après avoir fait le dos rond pendant quelques jours, Areva a choisi de contre-attaquer hier, lors d’une conférence de presse menée par Luc Oursel. Le patron du géant français du nucléaire a défendu la pertinence de l’EPR, le réacteur phare qu’Areva, en France comme à l’international.
Lourdement remis en cause la semaine dernière pour des coûts d’installation qui explosent, l’EPR reste le porte-étendard de la technologie d’Areva. Malgré l’annonce d’EDF, la semaine passée, d’un nouveau surcoût de 2 millions d’euros sur le chantier de Flamanville, qui devrait dépasser les 8 millions d’euros, le groupe nucléaire français fait toujours le pari de la réussite de son réacteur de 3e génération.
« Le marché existe, il y a beaucoup d’appels d’offres » a assuré jeudi matin Luc Oursel. Si le marché français devrait rester relativement modeste, Areva lorgne notamment outre-Manche. Les autorités de régulation britanniques ont d’ailleurs officiellement certifié l’EPR hier, lui ouvrant ainsi des perspectives très intéressantes en Grande-Bretagne. Areva et EDF négocient actuellement avec Londres pour installer 2 premiers EPR de l’autre côté de la Manche, à Hinkley Point, au sud-ouest de l’Angleterre.
60 euros le MWh
Luc Oursel a bien entendu répondu à la question sensible du coût véritable de cet EPR, actuellement en cours d’installation en France à Flamanville, mais aussi en Finlande à Olkiluoto 3 et en Chine à Taishan 1. Pour le président d’Areva, le dérapage constaté sur les chantiers français et finlandais s’explique par leur caractère novateur. A moyen terme, le coût du MWh produit par un EPR de série devrait se situer autour de 60 euros, affirme le patron français, contre plus de 70 euros pour le gaz ou le charbon et plus de 80 euros pour l’éolien terrestre.
Outre des coûts qui devraient baisser pour les prochains chantiers grâce au retour d’expérience des premières installations, l’EPR bénéficiera d’une durée d’exploitation étendue à 60 ans, contre 30 à 40 ans pour les anciens réacteurs. Dans le même temps, le réacteur de pointe d’Areva devrait consommer jusqu’à 15% de combustible en moins, offrir des coûts d’exploitation et de maintenance en baisse et offrir une disponibilité plus forte supérieure à 90% précise le groupe français.
Areva espère enregistrer 10 commandes d’ici à 2016, en Grande-Bretagne, mais aussi en Inde, en Chine, en République Tchèque ou encore en Pologne.
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