Des chercheurs français viennent de découvrir qu’une anomalie moléculaire associée à l’anorexie est également impliquée dans l’hyperactivité. Cette découverte de l’Inserm permet d’expliquer pourquoi l’anorexie est souvent associée à un comportement hyperactif et offre même une piste thérapeutique encourageante contre? l’obésité.

Constant l’association fréquente entre anorexie et hyperactivité, certains évoquaient le désir des anorexiques de perdre davantage de poids en brulant plus de calories. Aujourd’hui, les résultats d’une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Inserm de Montpellier remettent en cause cette hypothèse.

« Nous avons identifié, pour la première fois à notre connaissance, une voie moléculaire commune impliquée dans l’anorexie et l’hyperactivité » explique Valérie Compan, de l’Unité Inserm 661 au sein de l’Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier. Mieux, « les perturbations affectant la fonction de ce récepteur (trop actif ou inactif) pourraient entrainer une succession de troubles alimentaires et expliquer les oscillations entre anorexie et boulimie observées chez certains patients » avance la chercheuse.

Piste thérapeutique contre l’anorexie? et l’obésité

Car ces résultats pourraient se traduire par des applications beaucoup larges que le seul problème de l’anorexie. En effet, la même équipe a en effet montré l’existence de points communs moléculaires entre l’anorexie et l’addiction (contrôlés par ce même récepteur 5-HT4), ainsi qu’une modification de la concentration des récepteurs 5-HT4 dans le noyau accumbens de patients souffrant d’obésité.

Concrètement Valérie Compan précise avoir « récemment découvert que l’inactivité totale de ce récepteur entraine une surconsommation d’aliments ». « Cela semble faire de ce récepteur une nouvelle cible thérapeutique potentielle pour lutter contre ces troubles » souligne la scientifique qui tient là une piste plus qu’intéressante dans la lutte contre les troubles graves de l’alimentation.

Trouble essentiellement féminin, l’anorexie mentale est une perturbation grave du comportement alimentaire se traduisant par une estimation tronquée de son poids, sa taille ou de ses formes. Refusant de maintenir son poids corporel au-dessus d’un minimum normal, l’anorexique est victime d’une volonté obsessionnelle de maigrir.