Pour la première fois, une carte de France des communes autorisées à distribuer de l’eau non potable au robinet vient d’être publiée. A l’initiative de 60 Millions et de France Libertés, cette carte révèle que 419 communes françaises distribuent de l’eau du robinet dépassant les seuils de polluants réglementaires.
Si la qualité de l’eau en France est « très encadrée », comme le rappelle l’association de consommateurs, elle n’en est pas moins très variable selon les communes. Pour ne pas couper l’eau à des centaines de milliers de Français, la réglementation s’assouplit discrètement en permettant à des centaines de communes françaises de distribuer de l’eau du robinet polluée par de l’arsenic ou des nitrates.
Réalisée à partir des données fournies par la Direction générale de la santé (DGS), la carte française des dérogations révèle que 419 communes fournissent de l’eau du robinet non-conforme, dépassant les seuils limites autorisés des polluants recherchés. 60 Millions et de France Libertés propose de découvrir la liste de l’ensemble des dérogations sur le site www.prixdeleau.fr, accordées pour 3 ans par les préfets, et parfois renouvelées jusqu’à deux fois.
Près d’un tiers des communes en Seine-et Marne
Concrètement, les départements de la Seine-et-Marne (qui concentre presque un tiers du nombre de dérogation), de l’Orne, du Val-de-Marne, de l’Essonne, de la Seine-Maritime et du Calvados sont ceux qui concentrent le plus grand nombre de dépassements autorisés. 60 Millions souligne cependant que « le dépassement des références de qualité, pour certains paramètres, ne remet pas en cause la définition juridique de potabilité de l’eau et donc la conformité de l’eau ».
La carte révèle par exemple des dérogations à Saint Romans, Saint Just de Claix, Mehun-sur-Yèvre ou encore Bezons dans l’Oise. Ne jouant pas le catastrophisme, l’association reconnaît que « ce n’est pas parce que votre commune bénéficie d’une dérogation (ou même d’une dizaine dans certains cas !) qu’il ne faut plus boire l’eau du robinet. Ces dépassements ne sont pas nocifs pour la santé ».
Surtout un problème de transparence
Sans remettre en cause la potabilité de l’eau distribuée dans les communes concernées par ces dérogations, elles posent surtout le problème de la transparence souligne 60 Millions de Consommateurs qui posent des questions. L’association se demande pourquoi certains départements sont-ils beaucoup plus touchés que d’autres, comme celui de Seine-et-Marne ? Comment, à l’inverse, d’autres régions, comme la Bretagne parviennent-elles à n’avoir besoin d’aucune dérogation ?
Les initiateurs de l’Opération transparence sur l’eau appellent les citoyens à interroger leurs élus sur d’éventuelles dérogations en cours et à faire remonter l’information sur le site collaboratif www.prixdeleau.fr.
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