Invité ce matin de Bruce Toussaint sur Europe 1, le Pr Philippe Even s’en est pris violemment à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lui reprochant son absence et son manque de prise de position sur les dossiers qui occupent largement le devant de la scène médiatique actuellement, à savoir, les pilules de troisième et quatrième génération, ainsi que plus récemment, Diane 35.
Le Pr Philippe Even, président de l’Institut Necker à Paris et co-auteur du best seller « Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux », s’en est donc pris à la ministre de la Santé ce matin sur l’antenne d’Europe 1. Tandis que Bruce Toussaint l’interrogeait sur la conduite à tenir vis à vis du médicament Diane 35, interdiction ou pas, le Pr Even affirme qu’il conviendrait de « l’écarter du marché immédiatement« , Diane 35 et tous ses génériques.
« Quand elle est présente, elle est tout aussi absente »
Mais « malheureusement, nous n’avons pas de ministre de la Santé, et nous n’en avons pas eu souvent (…) la ministre n’est pas en France mais quand elle y est , ça ne change rien« , aucune décision claire n’est prise. « Quand elle est présente, elle est tout aussi absente que quand elle est au brésil« , ajoute-t-il.
Il est rejoint sur ce point par le Dr Israel Nizan, professeur de gynécologie à Strasbourg. « Je partage sa colère sur l’absence des agents et du ministre de la Santé. Ce ne sont pas les médecins, en bout de chaîne qui doivent savoir quels sont les médicaments qui peuvent être mis en vente dans les pharmacies (…) Une fois que les médicaments sont en vente, il me semble légitime que les médecins se servent de la pharmacopée dont on leur a dit qu’elle était sécure pour la prescrire« , confie-t-il à Bruce Toussaint. « Aucun médecin ne peut se rendre compte tout seul des complications très rares liées à la prise de Diane 35 » ajoute-t-il avant de préciser qu’il n’y « a pas de médicament efficace qui n’ai d’effets secondaires« .
La responsabilité des médecins
Le Pr Even conclut toutefois l’entretien en reconnaissant également la responsabilité des médecins dans ces affaires. « J’ai dirigé pendant 30 ans le principal centre de traitement des embolies pulmonaires à Paris. J’en ai vu passer 350 par an. J’ai vu des jeunes femmes se trouver dans cette situation. J’ai eu le grand tort de ne pas communiquer sur ce sujet. Beaucoup de médecins ont fait la même chose. Il y a aussi de la part des médecins une vraie responsabilité« , reconnait Philippe Even.
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