A l’occasion du forum européen de bioéthique qui réunissait la semaine dernière juristes, médecins et chercheurs à Strasbourg, la question du recyclage des « déchets » issus des blocs opératoires a été posée, une problématique à la fois technique et éthique.
La question du « corps humain en pièces détachées » a donc été posée la semaine dernière à Strasbourg, lors du Forum européen de bioéthique. Juristes, médecins et chercheurs se sont donc interrogés sur l’avenir des « déchets » issus des blocs opératoires: sang, cellules, cordons ombilicaux…
Pour l’heure, les patients peuvent choisir de donner leurs déchets à la recherche. Ils sont alors stockés dans des « biobanques » dans l’attende d’être analysés puis recyclés. C’est notamment le cas des cordons ombilicaux qui servent à la recherche sur les cellules souches.
Quid du propriétaire
Mais ces dons posent aussi des questions éthiques. Laurence Lwoff, responsable des questions de bioéthique au Conseil de l’Europe explique que « ce n’est pas une simple signature en bas d’un papier« . Le scientifique a qui le patient confie son don, « ne peut indiquer tous les projets de recherche dans lesquels ce produit va être utilisé » ajoute-t-elle. Une fois le don conservé dans une biobanque, il n’existe alors plus aucun lien avec la personne d’origine.
Lors des réflexions menées la semaine dernière, la question du propriétaire des déchets a également été posée. Est-ce le laboratoire, le médecin, ou encore le patient ? Amélie Favreau, maitre de conférence à Paris rappelle le cas de John Moore, dont le médecin s’était enrichi en vendant des cellules de son patient à l’industrie pharmaceutique. Plus globalement, afin de maintenir un lien entre le donneur et l’usage qu’il est fait de son don, les juristes présents à Strasbourg demandent un « droit de suite » pour les donneurs, comme cela se fait en Norvège.
Commentaires récents