De tous les fronts, le ministre du Redressement productif a milité hier pour l’exploitation du gaz de houille en France. « C’est le gaz made in France, le gaz en marinière, en quelque sorte. » a lancé Arnaud Montebourg avec le sens de la formule, à l’occasion de la réunion du comité stratégique de la filière chimie-matériaux, qui se tenait hier à Lyon.
Aussi appelé gaz de charbon, le gaz de houille est issu de la décomposition de matières organiques présentes dans le charbon. Déjà exploitée aux Etats-Unis, au Canada et en Australie, cette énergie serait présente en grande quantité dans le sous-sol de l’Hexagone, à hauteur de 371 milliards de m3 en Lorraine et de 60 milliards dans le Nord-Pas-de-Calais, selon les estimations de Beicip-Franlab, filiale d’IFP Energies nouvelles.
Extrait par la technologie du forage horizontal, mais sans fracturation hydraulique, le gaz de houille pourrait être exploité rapidement en France et à moindre coût, assurent les experts. Aux vues des gisements estimés dans l’hexagone, l’exploitation de ce gaz de charbon en France pourrait alimenter la consommation nationale de gaz pendant au moins 10 ans.
Une « provocation délibérée »
L’AIE estimait en 2008 que le gaz de houille représentait 10% de la production gazière totale aux Etats-Unis et 8% en Australie. En attendant, la prise de position du ministre du Redressement productif a logiquement créé des réactions du côté des écologistes, farouchement hostiles à toute exploitation d’énergie fossile, et même au sein même du gouvernement.
« C’est une provocation délibérée. Si la transition énergétique à la française, c’est de consommer toujours plus d’énergies fossiles, cela ne nous intéresse pas » a déclaré Matthieu Orphelin, de la Fondation Nicolas Hulot à l’AFP. Plus embêtant, interrogé ce matin sur LCI, Pascal Canfin, ministre écologiste chargé du Développement s’est prononcé contre l’exploitation des gaz de houille.
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