Tandis que certaines régions françaises n’arrivent pas à sécher compte tenu des pluies quotidiennes, certaines zones du Proche-Orient ont vu leurs réserves d’eau douce baisser de façon alarmante durant la dernière décennie. Une situation d’autant plus complexe que la demande en eau continue d’augmenter alors que les changements climatiques risquent d’accentuer le phénomène de pénurie.

Selon les données publiées par la Nasa mardi, des zones parmi les plus arides du Proche-Orient connaitraient  une baisse alarmante de leurs réserves d’eau douce. Sur la dernière décennie, certaines zones en Turquie, Irak, Iran ont perdu 144 km3 d’eau fraiche, soit l’équivalent de la mer morte. « Les données des satellites montrent une baisse alarmante des réserves totales d’eau des bassins du tigre et de l’Euphrate, qui subissent actuellement la deuxième plus rapide perte d’eau douce sur la planète après l’Inde », explique Jay Famiglietti, professeur d’hydrologie à l’Université de Californie, auteur de l’étude publiée dans la revue Water Resources Research.

Une gestion compliquée

Plusieurs explications sont avancées. Ce manque serait d’abord une conséquence de la sécheresse de 2007, à l’origine d’un cinquième des pertes. Cela pourrait également provenir de l’évaporation de l’eau à la surface des lacs et réservoirs compte tenu de la chaleur qui règne dans ces régions. Mais la plus grosse perte s’explique par la hausse des pompages. Mais, la région se retrouve face à un dilemme. « Le Proche-orient doit gérer les ressources d’eau disponibles au mieux… alors que la demande continue à augmenter« , ajoute le Pr Famiglietti.

Par ailleurs, « le Proche-Orient n’a déjà pas beaucoup de ressource en eau et c’est l’une des régions du monde qui aura le moins de précipitation en raison du changement climatique » ajoute le Pr Faliglietti.