Tandis que l’Union européenne a donné son feu vert au retour des farines animales dans les aliments pour poissons, la ministre française de l’Ecologie, Delphine Batho avoue penser « le plus grand mal » de cette décision, et souhaite la contrer en créant un label « sans farine animale ».
Bruxelles annonçait en fin de semaine dernière le retour des farines animales dans l’alimentation des poissons d’élevage à partir du 1er juin prochain alors que ces farines avaient été interdites en 1997, 2001 pour les poissons, suite à l’affaire de la vache folle. Cette surprenante décision est loin de faire l’unanimité, notamment au sein des ministères français concernés. « Je n’avais pas vu cette décision qui datait du mois de janvier et qui a été rendue publique la semaine dernière par la Commission européenne, et j’en pense le plus grand mal« , confiait Delphine Batho ce week-end sur RCJ. « La France, au travers de Guillaume Garot et Stéphane Le Foll s’est prononcée contre lors du processus de discussion interne à l’Union européenne« .
Une question de logique
Et la ministre pense tellement du mal de cette décision qu’elle a décidé de s’attaquer à cette mesure en créant un label « sans farine animale ». « Ce n’est pas dans la logique de la chaîne alimentaire que de donner de la viande à manger à des poissons. C’est la même logique d’absurdité financière » que pour la viande de cheval, commentait-elle. « Il est donc très important que la filière piscicole française s’organise pour qu’il y ait un label ‘sans farine animale » qui puisse faire son apparition sur les étalages, pour dire aux consommateurs français : le poisson que vous achetez n’a pas été nourri avec de la viande« .
L’Union européenne envisage également d’étendre à l’avenir cette autorisation à l’alimentation des porcs et des volailles.
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