Dr Solange Gonzales Chiappe, animatrice du réseau Sentinelles Auvergne/Rhônes-Alpes. Le réseau Sentinelles est un réseau de médecins généralistes libéraux bénévoles et volontaires répartis sur le territoire métropolitain français. Plus de 2,7 millions de Français ont déjà été victimes de la grippe ou de syndromes grippaux cet hiver, et 45 personnes en sont morts.
Après maintenant 9 semaines d’épidémie de grippe, quelle est la situation ?
On constate toujours une augmentation du taux d’incidence mais on ne devrait pas tarder à atteindre le pic. Mais on ne saura vraiment si ce pic est atteint qu’aux vues des prochains chiffres publiés, s’ils annoncent une décroissance ou pas.
On dit que la grippe est particulièrement virulente cette année, est-ce la réalité ?
On enregistre plus de cas que les années précédentes, mais il n’y a pas plus de signes de gravité. Il n’y a pas plus de létalité que lors des épisodes de grippe précédents. En revanche, il y a effectivement plus de cas cette année par rapport aux autres saisons grippales (selon les derniers chiffres du Réseau Sentinelles, en huit semaines d’épidémie, on a enregistré 500 500 consultations pour la grippe et 2 295 500 pour des syndromes grippaux, NDLR) .
La grippe s’est accompagnée cette année de nombreux syndromes grippaux. Comment faire la différence ?
On a toujours une part grippale à proprement parlé, et une part de virus qui co-circulent. On estime que 60% des cas de syndromes grippaux sont attribuables à la « vraie » grippe. Alors pour distinguer l’un de l’autre, dans certains endroits on réalise des prélèvements, mais au niveau des symptômes, c’est très difficile de faire la différence. Parfois, une fièvre plus élevée avec des signes brutaux et une myalgie indiquent plus fréquemment une « vraie » grippe, mais on peut également se tromper.
Par rapport aux GROG (groupes régionaux d’observation de la grippe ), le réseau Sentinelles ne recense que les cas avec une forte fièvre?
Le réseau Sentinelles recense les grippes et syndromes grippaux dans les cas où le patient présente une fièvre supérieure à 39° associée à des myalgies et des signes respiratoires. Du fait de cette définition, on peut donc effectivement passer à côté de certains cas mais on enregistre également moins de faux positifs. L’avantage de cette définition au cours du temps, c’est de pouvoir suivre l’évolution des cas, chose que l’on ne peut pas faire si on mélange les définitions.
Cette année trois virus circulent conjointement, y-a-t-il une prédominance de l’un sur les autres ?
On rencontre un peu plus de virus de type A que de type B, même si c’est quasiment moitié-moitié, et parmi les virus de type A on retrouve le célèbre virus pandémique H1N1 ainsi que le H3N2.
Lors de la pandémie de 2009, on ne connaissait pas ce virus et donc, on s’inquiétait de ses conséquences, mais au fur et à mesure que le temps passe, ce virus devient saisonnier.
Qu’en est-il de la protection vaccinale ?
Quant à l’efficacité vaccinale, on ne pourra faire le bilan qu’à la fin de l’épidémie où là on pourra faire le rapport entre ceux qui vaccinés n’ont rien eu et ceux qui ont tout de même contracté le virus.
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