Les professionnels français réclament un « véritable statut » du petit éolien en France. Bénéficiant d’une croissance intéressante en France, le secteur des petits mâts éoliens souffre également d’un déficit de professionnalisation qui nuit à son image, certains professionnels se montrant peu scrupuleux.
Au lendemain de la seconde édition du Colloque National du Petit Éolien qui s’est tenu la semaine dernière à Toulouse, l’Association Française des Professionnels du Petit Eolien demande « un cadre juridique stable » pour le petit éolien, et une règlementation adaptée à ses spécificités. Pour l’AFPPE, « il est urgent de donner un véritable statut au petit éolien en France, comme c’est déjà le cas en Grande-Bretagne ou en Italie, pour répondre de façon satisfaisante à une demande sociale forte ».
Le secteur regroupe les professionnels fabricants et installateurs d’éoliennes de moins de 12 m de haut, dont la puissance s’échelonne de 1 à 30 kilowatts. Si les petites éoliennes séduisent de plus en plus de particuliers, elles sont aussi malheureusement installées par des installateurs parfois défaillants, faisant beaucoup de clients mécontents.
Dispositif fiscal porteur
En principe, la filière bénéficie d’un dispositif fiscal plutôt favorable. L’Etat accorde un crédit d’impôt de 32% plafonné à 16 000 euros pour l’installation d’une éolienne, qui représente un coût moyen de 15 000 euros. Mais encore faut-il que le vent puisse souffler dans l’éolienne, et que l’installation soit bien réalisée, ce qui n’est pas toujours le cas.
L’Ademe a manifesté son soutien à la filière dans sa décision d’instaurer une démarche qualité pour le petit éolien en France rappelle l’AFPPE. L’agence a notamment annoncé sa décision de conforter le Site Expérimental Petit Eolien National (SEPEN), dans l’Aude, en l’accompagnant vers la certification d’aérogénérateurs. Une labellisation des installateurs est également envisagée.
Dans le même temps, les professionnels de la filière estiment qu’il est nécessaire de favoriser l’implantation d’aérogénérateurs sur des mâts de plus de 12 m de hauteur, pour bénéficier d’un bon vent et donc d’une production significative d’électricité. Les bureaux d’études assurent que le fait d’élever une même turbine de 12 à 18 mètres de hauteur permet de multiplier les kWh produits par deux souligne l’AFPPE.
6 000 emplois à créer
Plus généralement, les professionnels du petit éolien souhaitent que l’aide porte d’abord sur l’efficacité des installations, à travers l’instauration d’un tarif d’achat du kWh, et non plus uniquement sur l’investissement? Pour l’AFPPE, le crédit d’impôt devrait être adapté et repensé, pour de ne plus favoriser seulement l’acte d’achat mais plutôt l’accompagnement des projets rentables.
Optimiste, la filière estime que la mise en place d’une réglementation et d’une politique de soutien adaptées devrait permettre rapidement l’installation d’un millier d’aérogénérateurs par an dans les zones rurales ventées. Des partenariats entre le monde agricole et les fabricants français pourraient favoriser la création d’emplois, que le syndicat SYpÉO dont les associés sont également membres de l’AFPPE, estime le nombre à 6 000 tous secteurs confondus (études, sous-traitance, installation)?
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