La France a enregistré un pic de tuberculoses multirésistantes en 2012. Avec 90 cas de MDR recensés l’année passée, la situation interroge les experts, souligne Le Monde dans un dossier sur la résurgence en France de cette maladie pulmonaire contagieuse, répandue notamment dans les pays de l’Est.
S’il y a environ 6 000 personnes atteintes de tuberculose « classique » par an en France, on compte environ 500 cas de tuberculoses résistantes à l’un des 2 antibiotiques majeurs, sur les 4 qui permettent de traiter la maladie, précise le quotidien du soir. Mais il existe des cas plus « lourds ».
Il existe en effet des MDR, résistantes à deux antibiotiques. Depuis quinze ans, on en recensait entre 50 et 80 par an, la plupart des cas recensés nés à l’étranger. Encore plus graves, il existe enfin des ultrarésistantes (XDR), réfractaires aux 4 antibiotiques, évalués à moins de 10 cas par an jusque-là, mais il pourrait être plus nombreux en 2012.
Le vaccin BCG reste très efficace surtout pour les enfants
S’agissant des cas de tuberculose résistante, le traitement se révèle complexe et parfois inefficace. Les risques de mortalité sont plus grands, les traitements sont plus lourds et longs (2 ans), plus toxiques et moins actifs, précise Le Monde.
Si le traitement est difficile, la prévention reste efficace. Le vaccin BCG protège de toutes les souches. Le BCG est très efficace chez les enfants, moins chez les adultes (80 %) souligne le quotidien. Si le vaccin BCG n’est plus obligatoire, il est conseillé dans certaines régions comme notamment en Ile-de-France où les cas sont les plus nombreux, ou lorsque certaines situations sont propices, avec un enfant dont un parent est originaire d’un pays à risque notamment.
La tuberculose est une maladie causée par une bactérie (Mycobacterium tuberculosis) qui touche le plus souvent les poumons. Très contagieuse, la tuberculose se propage d’une personne à l’autre par voie aérienne, les victimes toussant, éternuant ou crachant en projetant des germes dans l’air.
Un tiers de la population mondiale atteinte
L’OMS considère que près d’un tiers de la population mondiale serait aujourd’hui atteinte de tuberculose latente, ce qui signifie que les personnes ont été infectées par la bactérie de la tuberculose mais n’ont pas (encore) développé la maladie et ne peuvent donc pas la transmettre. Chez les personnes infectées par le bacille tuberculeux, le risque de développer la maladie au cours de l’existence est de 10%.
Toutefois, les personnes dont le système immunitaire est affaibli, telles que les personnes vivant avec le VIH, les personnes souffrant de malnutrition ou de diabète, ou encore les fumeurs, courent un risque beaucoup plus élevé de développer la maladie rappelle l’Organisation Mondiale pour la Santé. Lorsqu’une personne développe une tuberculose active, les symptômes (toux, fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids, etc.) peuvent rester modérés pendant de nombreux mois rappelle l’OMS. Cela peut inciter le malade à repousser le moment de consulter, et se traduire par la transmission de la bactérie à d’autres personnes précisent les experts.
La tuberculose est l’une des maladies dues à un agent infectieux unique les plus meurtrières au monde souligne l’OMS, juste derrière le VIH/Sida. En 2011, 8,7 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,4 million en sont mortes. L’objectif du Millénaire vise à inverser la tendance de la maladie d’ici à 2015.
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