L’épidémie d’obésité dont souffrent des milliers d’Américains, et qui se répand également en France a pour effet secondaire un véritable boom du recours à la chirurgie. En France, selon les chiffres de l’Assurance maladie, les interventions chirurgicales , dont certaines pourtant irréversibles, ont doublé en 5 ans pour concerner aujourd’hui plus de 30.000 patients.
La chirurgie de l’obésité explose aujourd’hui en France. Le nombre d’intervention a doublé ces 5 dernières années pour concerner aujourd’hui plus de 30.000 personnes. Alors qu’auparavant, les interventions consistaient le plus souvent à la pose d’un anneau gastrique destiné à limité le volume de l’estomac, on s’oriente aujourd’hui de plus en plus vers les techniques du « by-pass » ou de la « sleeve gastrique », des interventions irréversibles qui visent là encore à réduire le volume de l’estomac. Cette chirurgie est pourtant recommandée en dernier recours, après une prise en charge complète du patient, nutritionnelle et psychologique d’au moins 6 mois.
8 opérés sur 10 sont des femmes
L’assurance maladie s’est alors penchée sur le profil des personnes ayant recours à cette chirurgie lourde et irréversible. Il s’agit de personnes souffrant d’obésité morbide, c’est à dire dont l’indice de masse corporel est supérieur ou égal à 40, ou souffrant de pathologies associées comme le diabète, l’hypertension… 8 patients sur 10 sont des femmes, âgées en moyenne de 39 ans. 700 des 30.422 personnes opérées ont toutefois moins de 20 ans.
Le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie, Frédéric van Roekeghem, s’interroge toutefois sur le recours direct à cette chirurgie irréversible. « Pourquoi ne pas commencer par une intervention réversible, pourquoi aller directement à des interventions lourdes comme on le voit dans certaines régions » confie-t-il à l’AFP. Il existe en effet de fortes disparités régionales. Si l’anneau gastrique est privilégié en région Rhône-Alpes (58%), la Bretagne préfère la technique du by-pass (67%) et la France-Comté, la sleeve (86%).
Si le recours à la chirurgie n’est pas remis en cause, les techniques choisies le sont un peu plus. Pour le Pr Hubert Allemand, médecin conseil national de l’Assurance maladie, « ce qui nous préoccupe plus, c’est la pertinence du choix de la technique« .
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