Après une perte atomique de 2,5 milliards en 2011, le groupe nucléaire français a enregistré une perte nette de seulement 99 millions en 2012. Si la situation financière d’Areva reste fragile, le groupe vise une progression de son chiffre d’affaires de 3 à 6% dans le nucléaire et le retour à l’équilibre cette année.
Fruit de son programme « Action 2016 », le flux de trésorerie opérationnel libre du groupe s’est redressé, passant de – 1,37 milliard en 2011 à – 854 millions d’euros en 2012, pour revenir en principe à l’équilibre cette année. Fin 2012, le groupe assurait que son carnet de commandes représentait 5 années de chiffre d’affaires grâce notamment à de nouveaux contrats avec EDF.
« Le redressement d’Areva est en marche » affirme Luc Oursel, président d’Areva, dans les Echos, « grâce à la croissance de nos activités et aux mesures de bonne gestion pour améliorer la performance opérationnelle du groupe ». « Notre programme de cessions a été réalisé avec un an d’avance, et nous avons concentré nos investissements sur quelques projets clefs : les mines de Cigar Lake et d’Imouraren, les usines Georges-Besse II et Comurhex II » souligne le patron d’Areva.
Croissance tirée par les réacteurs existants
« Sur le plan commercial, nous sommes allés chercher notre croissance sur le marché des réacteurs nucléaires existants. Dans les énergies renouvelables, nous réalisons près de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires, alors que nous étions partis de zéro il y a cinq ans. L’objectif cette année sera de revenir à un cash-flow opérationnel à l’équilibre, c’est-à-dire être capable d’autofinancer notre développement, ce qui n’a pas été le cas d’Areva depuis 2005 » annonce Luc Oursel.
Point noir du groupe : l’EPR. Accumulant les retards, la construction actuelle d’EPR en Finlande et en France continue de plomber les comptes du groupe, et Areva n’arrive toujours pas à vendre son réacteur maison à l’international, n’ayant séduit aucun client depuis 2007. Pour rappel, Areva visait en décembre 2011 la vente de 10 EPR à l’horizon de 2016.
Interrogé sur l’incapacité d’Areva à vendre ses réacteurs, le patron français explique la difficulté actuelle de son groupe dans ce domaine. « Il y a une réalité duale pour Areva : de 80 % à 85 % de notre chiffre d’affaires est réalisé sur les réacteurs existants et je n’ai aucun doute sur le fait que les capacités nucléaires progresseront de 50 % d’ici à 2030 comme le prévoient les experts »précise le président français.
« Nous n’allons pas tout gagner, c’est clair »
« L’EPR a une série d’atouts, la sûreté, l’expérience des premiers projets, mais nous n’allons pas tout gagner, c’est clair. La concurrence est très agressive, notamment de la part des Russes et de Toshiba-Westinghouse, les Coréens se plaçant plutôt en deuxième rideau. Cette concurrence va parfois jusqu’à des situations inacceptables du point de vue juridique, comme en République tchèque » souligne Luc Oursel dans Les Echos.
Même si la vente de ses réacteurs est compliquée et les clients beaucoup plus frileux depuis Fukushima, Areva souligne que la construction de réacteurs ne constitue que 10 % de son chiffre d’affaires global, contre 90 % de « récurrent » dans les activités de fourniture de combustible, de maintenance et de modernisation des installations existantes.
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