Un accident nucléaire en France pourrait coûter jusqu’à 5 800 milliards d’euros, selon une étude confidentielle de l’IRSN datant de 2007. Révélée par le Journal du dimanche ce week-end, cette information vient de faire l’objet de précisions de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire qui qualifie lui-même ce chiffre de « fort peu réaliste ».
Le chiffre de 5 800 milliards d’euros évoqué par le JDD correspond ainsi à « l’analyse à la fois majorante et rudimentaire » d’un scénario d’un accident nucléaire majeur intervenant sur le sol français souligne l’IRSN. Ce chiffre est donc « fort peu réaliste » précise l’institut. Au-delà du niveau astronomique de la première facture établie par l’IRSN, la difficulté de fixer un tel chiffre réside dans les nombreux aléas liés à un tel accident : zone concernée, météo, population touchée, etc.
Les recherches complémentaires entreprises depuis par l’IRSN ont conduit aux conclusions principales récemment publiées par l’institut qui chiffre ainsi un scénario médian d’accident nucléaire à 120 ou à 430 milliards d’euros, à partir d’un scénario catastrophe à la centrale de Dampierre, située dans la Loire, au sud de Paris. Pour les experts en radioprotection, ces chiffres restent de toute façon très élevés eu égard à la dimension de l’économie nationale, selon que les rejets radioactifs seraient ou non retardés et filtrés, grâce aux dispositifs prévus à cet effet, et installés sur tous les réacteurs du parc électronucléaire français.
Résultats précis bientôt publiés
« L’utilité de ces travaux ne réside pas principalement dans l’affirmation de coûts très élevés, mais dans la compréhension la plus fine possible des composantes de ces coûts » affirme l’IRSN. Pour partie, ces coûts pourraient être réduits par des ajustements du comportement des acteurs économiques et des acteurs de la gestion de crise, mieux avertis des mécanismes techniques et économiques à l’?uvre dans de telles circonstances soulignent les experts.
Résolument anti-nucléaire, Europe-Ecologie-Les Verts demande « un audit indépendant » sur cette facture. De son côté, Delphine Batho, ministre de l’Ecologie s’est dit « favorable à la transparence la plus large » dans ce domaine. Répondant à cette attente, l’IRSN annonce qu’il va publier prochainement les résultats détaillés de ses travaux dans des revues spécialisées.
Commentaires récents