Plus de 97 % des échantillons d’aliments testés par l’EFSA à l’échelle européenne contenaient des résidus de pesticides dans les limites autorisées, se félicite l’autorité européenne de sécurité des aliments, dans son dernier rapport annuel. Un chiffre en apparence rassurant qui masque cependant une présence toujours forte de ces résidus chimiques dans les fruits et légumes commercialisés en Europe.
C’est l’histoire du verre à moitié vide? et à moitié plein. Si 97% des aliments testés par l’EFSA contiennent des résidus de pesticides dans les limites autorités par l’Union européenne, la pollution chimique « légale » reste cependant importante dans les fruits et légumes, révèle le dernier rapport d’autorité européenne de sécurité des aliments.
1,6% des échantillons dépassent les limites autorisées
Au total, plus de 77 000 échantillons d’environ 500 types différents d’aliments bruts ou traités ont été analysés pour détecter la présence de résidus de pesticides, par les autorités nationales compétentes. L’EFSA révèle que seul 1,6% des échantillons analysés dépassaient les limites juridiques européennes (LMR).
Globalement, l’EFSA conclut dans son rapport que l’exposition à long terme des consommateurs ne soulève « pas de problèmes de santé ». Dans l’évaluation de l’exposition à court terme, les résultats de la surveillance des pesticides a révélé qu’un risque sanitaire ne peut être exclu pour 79 échantillons analysés concernant 30 pesticides différents, si l’aliment a été consommé en grandes quantités.
Tout en restant dans les limites autorisées, l’enquête annuelle de l’EFSA confirme cependant la présence importante de résidus de pesticides dans l’alimentation. La contamination des aliments reste à un niveau élevé en Europe, concernant 65% des fruits et 39% des légumes, qui contiennent des résidus chimiques.
Contamination minimisée notamment en France
Le niveau de multirésidus est aussi « toujours inquiétant » souligne Générations Futures, avec 26.6% des échantillons de ce plan de surveillance contenant 2 résidus de pesticides ou plus. L’occasion pour l’ONG en pointe sur ces questions d’alerter l’opinion publique sur cette contamination quotidienne, qu’elle estime minimisée.
A la lecture du rapport de l’EFSA, la France semble se situer en dessous de ces chiffres moyens européens avec 53% des fruits et 30% des légumes contaminés par des résidus de pesticides. Cependant Générations Futures s’étonne des différences entre les chiffres français et, par exemple, les données allemandes, pays ou le document de l’EFSA indique que 77% des fruits et 50% des légumes contiendraient des résidus de pesticides.
Pourquoi une telle différence entre deux pays voisins s’interroge Générations Futures. L’ONG remarque d’abord que l’Allemagne teste entre 2 fois et demi et 3 fois plus d’échantillons de fruits et de légumes que la France. La France se situe ainsi parmi les derniers pays européens au nombre d’échantillons analysés par tranche de 100 000 habitants.
Moins on cherche, moins on trouve
Ensuite l’association écologiste note que l’Allemagne recherche 788 molécules différentes dans les fruits et légumes alors que la France n’en recherche que 332 ! Bien évidemment « plus on recherche de pesticides différents plus on va en trouver, c’est une évidence » affirme l’ONG.
« Générations futures demande donc que la France aligne ses standards sur ceux de l’Allemagne en matière de recherche de résidus de pesticides, en augmentant fortement le nombre de molécules recherchés et le nombre d’échantillons analysés » déclare François Veillerette, porte parole de Générations Futures. Sur la question des dépassements des Limites Maximales en résidus (LMR) le rapport de l’EFSA reconnait que la forte baisse du pourcentage de non-conformité des produits français analysés n’est due qu’à l’augmentation de la marge d’incertitude des mesures fixée à 50%, un « tour de passe-passe qui donne une impression d’amélioration de la situation totalement artificielle. » souligne le militant écologiste.
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