UFC-Que Choisir s’est une nouvelle fois penché sur la qualité des repas servis à nos chères têtes blondes à l’école. Et les résultats sont encourageants. Toutefois, si de réels progrès ont été constatés dans les cantines du primaire, les repas servis dans le privé ou dans le secondaire restent toujours à la traine.
A l’approche du rapport de la mission gouvernementale chargée de recenser les normes « inutiles », et alors que la récente obligation de qualité nutritionnelle est dans le viseur des membres de la mission, l’UFC-Que Choisir rend publics les résultats encourageants de la première enquête nationale sur l’impact de cette réglementation dans 606 communes et établissements scolaires.
Les établissements scolaires réussissent l’examen de passage sur les critères les moins chers (légumes, produits laitiers et féculents), en revanche, beaucoup d’entre eux échouent sur les ingrédients les plus chers (viande rouge, poisson, crudités et fruits frais), remplacés par des produits hachés bon marché. La diminution des coûts matière au dépend de la qualité nutritionnelle, est renforcée par les choix proposés en self qui privilégient une invasion de produits gras et sucrés au détriment des crudités et fruits crus.
Les progrès impressionnants des écoles élémentaires
Largement critiquées dans le passé par l’UFC-Que Choisir et les autorités sanitaires, les écoles primaires publiques obtiennent en 2013 la moyenne de 15,2. Force est de noter l’impact de la nouvelle réglementation : sur les 12 communes ayant écopé de l’appréciation « médiocre » ou « mauvais » en 2005, 11 décrochent l’examen 2013 haut la main, avec une moyenne de 15,5 !
Mais, avec 12,6/20 (13,1 pour les collèges et 12,2 pour les lycées), les établissements publics du secondaire sont plus de 2 points et demi en dessous de la moyenne du primaire. En cause, les menus avec choix qui laissent les élèves consommer certains aliments à des fréquences très inférieures à la norme (2 fois moins de poisson et 3 fois moins de viande que la norme).
Bonnet d’âne pour le privé
Les établissements privés, également assujettis à la réglementation, sont en réel décalage. La moyenne des 55 écoles élémentaires privées est de 11,3, soit près de 4 points de moins que dans le public. Pour le secondaire, la moyenne est d’à peine 10 du fait de l’absence de maîtrise de l’équilibre nutritionnel : ainsi dans la moitié des établissements, la mauvaise conception des choix aboutit à ce que les élèves aient la possibilité de ne manger aucune crudité, poisson, viande rouge non hachée durant les 20 jours analysés.
Et, contrairement à l’assertion de certains professionnels, la gestion concédée n’est pas l’assurance d’une meilleure qualité nutritionnelle. Ainsi, parmi les 10 cantines les plus mauvaises du secondaire privé, 7 sont gérées par des grandes sociétés de la restauration collective (Elior, Sodexo et Scolarest).
Junk food
Dans 48 établissements secondaires, la cantine traditionnelle se trouve en concurrence avec des stands de type cafétéria, fast-food ou sandwicherie, implantés au c?ur même des établissements, avec en guise d’aliments des produits fortement déséquilibrés, la réglementation de 2011 ne s’appliquant pas à eux.
« Alors que les rapporteurs de la mission du Premier Ministre sur les « normes absurdes » à supprimer ont prévu de mettre les textes de 2011 à leur « tableau de chasse », les résultats de l’enquête de l’UFC-Que Choisir plaident incontestablement pour leur maintien impératif et appellent même à un renforcement de l’encadrement des établissements scolaires. En effet, dans le contexte de progression de l’obésité (18 % des enfants touchés), les cantines scolaires, avec 50 % des élèves et 2/3 des collégiens et lycéens qui les fréquentent, sont un passage obligé de la politique de prévention« , conclut alors le communiqué de l’association de défense des consommateurs.
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