Malgré une première tentative avortée, Séché Environnement n’aurait pas abandonné tout espoir de prendre le contrôle du groupe Saur, en grandes difficultés financières. Son président fondateur Joël Séché essaierait actuellement de convaincre Henri Proglio de travailler avec lui à « une solution de reprise commune ».
Le patron de Séché Environnement aurait invité le tout puissant président d’EDF à poursuivre leurs « entretiens » dans une lettre en date du 5 mars, dont Le Monde s’est procuré une copie. Joël Séché propose à Henri Proglio de « nouer un partenariat de long terme » entre leurs groupes et trouver « une solution de reprise commune du groupe Saur », dans lequel Séché Environnement est actionnaire à 33%.
Baptisée « Sonic », l’opération imaginée par Joël Séché se traduirait par l’entrée d’EDF au capital de Séché Environnement via « l’apport » de sa participation de 51 % dans Tiru, une filiale dédiée à l’incinération de déchets, que l’électricien détient aux côtés de Veolia et de Suez Environnement. Dans ce schéma, EDF injecterait également 50 à 75 millions d’euros dans Séché Environnement, par le biais d’une augmentation de capital.
« Pas à l’étude » selon EDF
Interrogé par le quotidien du soir, l’entourage d’Henri Proglio nie toute ambition sur ce dossier Saur. « Ce projet n’est absolument pas à l’étude chez nous » assurerait un proche du patron d’EDF. Plombé lui aussi par plus de 39 millions d’euros de dette, l’électricien historique ne serait pas attiré par une telle opération, susceptible de fragiliser encore un peu plus son président, peu en odeur de sainteté à l’Elysée.
Placé sous mandat ad hoc, le 3e distributeur d’eau français est toujours à vendre. Mais avec 2 milliards d’euros de dette, la mariée peine à séduire les investisseurs. Seules deux offres concrètes de reprise auraient été pour l’heure déposées, l’un de Cube Infrastructure, un fonds contrôlé par Natixis déjà actionnaire de Saur à 12% et l’autre d’un consortium de 30 banques créancières du groupe en difficulté.
Commentaires récents