Tandis que ce week-end est consacré à la lutte contre l’épidémie de sida, la question de la commercialisation sur le marché français des tests de dépistage à domicile, comme cela est déjà le cas aux Etats-Unis, refait surface. La ministre de la Santé, Marisol Touraine doit prendre sa décision dans la journée.
Les tests de dépistage du sida à domicile existent déjà et connaissent un certain succès aux Etats-Unis. Depuis 1996, deux types d’auto-tests sont disponibles en vente libre: l’un demandant un prélèvement de sang mais l’autre ne se satisfaisant que d’un peu de salive. Ils fonctionnent alors comme un test de grossesse, le résultat intervient en quelques minutes.
La question de leur commercialisation en France est d’autant plus d’actualité que se tient ce week-end le Sidaction, vaste manifestation destinée à récolter des fonds pour la recherche contre le VIH. Le Conseil national du sida a rendu un avis favorable il y a une quinzaine de jours pour la vente de ces tests. Il préconise que les auto-tests de dépistage soient « en vente libre » en pharmacie et sur internet, et aussi proposés directement aux populations à risque, avec des notices claires. Il revient donc à Marisol Touraine de trancher, et sa décision devrait être connue dans la journée.
400 nouvelles contaminations évitées
Ces tests pourraient alors simplifier la démarche de dépistage. Si chaque année en France, 5 millions de tests sont réalisés, l’Institut de Veille sanitaire estime qu’il existe encore entre 30.000 et 40.000 personnes infectées qui l’ignorent. Pour le Conseil national du sida, la mise en service de ces tests permettrait alors le dépistage de 4.000 nouveaux cas et éviterait ainsi la contamination de 400 nouvelles personnes chaque année.
S’agissant de la fiabilité de ces « auto-tests », même si elle s’est considérablement améliorée, des doutes persistent encore. Aux Etats-Unis, 93% des cas sont détectés grâce au test salivaire. Mais, même si certains séropositifs échapperont encore au dispositif, ces test permettraient de détecter la présence du virus chez d’autres qui l’ignoraient et qui n’auraient pas fait la démarche d’un dépistage en laboratoire.
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