Une étude très sérieuse menée par le professeur Jean-Denis Rouillon du CHU de Besançon, remet en cause l’utilité du soutien-gorge pour la poitrine des femmes. Selon ses conclusions, le soutien-gorge n’aurait aucune vertu de maintien, et, au contraire, il contribuerait à ramollir les tissus de soutien naturel.
Après la révolution féministe des années 70, les femmes vont-elles de nouveau bruler leur soutien-gorge? Selon les conclusions de l’étude menée par le Pr Rouillon, ce dernier servirait en effet un « faux-besoin ». Tandis que depuis longtemps, le soutien-gorge représente l’assurance d’une belle poitrine à long terme pour les femmes, le Pr Rouillon estime de son côté que ce sous-vêtement n’aurait aucune vertu de maintien.
Depuis 1997, le Pr Rouillon a suivi le comportement de plus de 300 femmes ne portant plus de soutien-gorge et plus particulièrement un groupe d’une cinquantaine de femmes de 18 à 35 ans 130 femmes. Et, s’agissant du maintien, il considère même que le soutien-gorge contribue à ramollir progressivement les poitrines. « Il s’agit d’un groupe non représentatif de la population générale. Donc il serait dangereux de conseiller au femmes d’arrêter de mettre un soutien-gorge. Mais nos premiers résultats valident l’hypothèse que le soutien-gorge est un faux besoin. Médicalement, physiologiquement, anatomiquement, le sein ne tire pas bénéfice d’être privé de la pesanteur car dans ce cas, les tissus de soutien ne vont pas se développer et même ils vont s’étioler et le sein va progressivement se dégrader« . Dans ce groupe restreint, « le mamelon des seins remontait en moyenne de 7 millimètres en un an, par rapport à l’épaule » et « les seins se raffermissent et les vergetures s’estompent« , ajoute-t-il.
Le mamelon rehaussé
Interrogée par France Info, une jeune femme qui participait à l’étude reconnait même être soulagée de ne plus porter de soutien-gorge. « On respire mieux, on se tient plus droite, on a moins de douleurs au niveau du dos« , explique-t-elle.
Les conclusions du Pr Rouillon rejoignent alors celles d’un gynécologue et médecin du sport, Thierry Adam, qui dans son ouvrage « Gynécologie du sport. Risque et bénéfices de l’activité physique chez la femme », reprenait les conclusions d’une thèse en médecine présentée en 2003 par Laetitia Pierrot. Cette dernière avait demandé à des femmes sportives de pratiquer leur footing sans soutien-gorge pendant un an. Et, au lieu d’un affaissement de leurs seins, la jeune étudiante avait constaté au contraire une hausse du mamelon. « Chez une femme qui court sans soutien-gorge, le sein ne tombe pas mais remonte et se raffermit« , écrivait-elle. Thierry Adam surenchérissait affirmant que courir avec un soutien-gorge à armatures peut même entrainer des « plaies mammaires, voire pulmonaires« .
Si toutes ces observations s’intéressent au caractère purement technique du soutien-gorge, les femmes y voient également un aspect confort indéniable, d’autant plus marqué que les poitrines sont fortes. Et surtout, la société n’est pas forcément prête à rendre leur liberté aux seins et les voir rebondir sous les vêtements des femmes. Si ce mouvement est naturel, il reste considéré par beaucoup comme impudique.
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