La lutte contre les bactéries résistantes va désormais connaitre un nouveau champ de bataille. En effet, dans une étude publiée sur le site de Plos Genetics, des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS, révèlent que les faibles doses d’antibiotiques présentes dans les eaux usées des hôpitaux peuvent contribuer à augmenter la résistance de bactéries pathogènes.
De nombreuses campagnes se sont succédées afin de limiter le recours systématique aux antibiotiques. Les prescriptions trop nombreuses peuvent en effet contribuer à l’apparition de souches de bactéries résistantes à ces médicaments. Mais dans une étude publiée sur le site Plos Genetics et dont les conclusions sont aujourd’hui révélées sur Le Point.fr, des chercheurs ont mis en évidence la présence de faibles doses d’antibiotiques dans les eaux usées des hôpitaux. Or, « même à très faibles doses, les antibiotiques peuvent augmenter l’apparition de résistances chez des bactéries pathogènes« , précise le magazine.
Piéger les antibiotiques
Or, ces bactéries résistantes constituent une véritable impasse pour les chercheurs, surtout dans le milieu hospitalier où elles sont majoritairement impliquées dans les infections nosocomiales. Il convient donc de lutter contre ce nouveau vecteur de résistance. Les bactéries confrontées à une dose d’antibiotique, même très faible, vont déclencher une réponse de stress, aussi appelée réponse SOS. Et, cette réponse SOS va modifier l’ADN en contribuant à la fabrication de gènes de résistance.
Pour le professeur Mazet, auteur de l’étude, les eaux usées sortant des hôpitaux doivent donc impérativement subir un traitement particulier. Jusqu’à présent, ces eaux sont traitées et recyclées avant d’être rejetées dans l’environnement, disséminant de faibles doses d’antibiotiques dans la nature. « Il faudrait peut-être piéger les antibiotiques présents dans l’eau à la sortie des hôpitaux, avant de mélanger ces liquides avec les autres eaux usées« , recommande alors le Pr Mazet.
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