Vitesse excessive, non-respect du feu orange ou oubli du clignotant, les Français continuent de multiplier les infractions au volant, notamment en ville. Selon les résultats du 9e Baromètre d’AXA Prévention, seuls 6 Français sur 10 seraient de bons conducteurs, l’incivilité sur la route ayant même progressé en 2013.
AXA Prévention présente aujourd’hui les résultats de son 9ème baromètre du comportement des Français au volant. Si des progrès ont été réalisés ces dernières années, cela reste insuffisant puisque de graves infractions perdurent à en croire l’enquête TNS Sofres, et augmentent même pour certaines.
Globalement, les automobilistes ont tendance à minimiser certains risques, se sentant dans leur véhicule comme dans une « bulle ». L’hyper-connexion au volant est une source de distraction « aussi dangereuse que relativisée » souligne l’association d’AXA, et la prise de conscience n’a toujours pas eu lieu pour les dangers liés à la fatigue au volant.
AXA Prévention répertorie les conducteurs selon 5 profils : respectueux, légalistes, inconscients, affranchis, et fous du volant, établis en fonction de leur comportement sur la route et de leur perception du danger. De manière inquiétante, les chiffres du 9ème Baromètre sur le comportement des automobilistes français révèlent une progression de l’incivilité au volant.
Les bons conducteurs moins nombreux
Les chiffres de 2012 avaient marqué un progrès important des profils de bons conducteurs (67% en 2012). Au contraire, l’année 2013 marque une baisse note le baromètre. Désormais, seuls 61% des automobilistes peuvent se classer dans cette catégorie.
C’est l’érosion du nombre de conducteurs respectueux, qui suivent la plupart des règles, qui entraîne ce résultat. Ils ne sont que 35% cette année (44% en 2012). Cependant, le nombre des « légalistes », qui se distinguent par un strict respect de l’ensemble des règles de conduite, est un peu à la hausse. Ils sont 26% en 2013, contre 23% en 2012.
Logiquement, le chiffre des mauvais conducteurs enregistre une hausse. Ils étaient 33% en 2012, ils sont désormais 39%. Les conducteurs « inconscients », qui relativisent le danger lié aux différents comportements à risque ou infractionnistes (sans pour autant les commettre), enregistrent la hausse la plus marquée : 14% en 2013, alors qu’ils étaient 11% en 2012.
Les mauvais conducteurs en hausse
Les « fous du volant », ignorants des règles de base et coutumiers d’infractions graves, paraissent aussi plus nombreux : 7% en 2013, ils étaient 5% en 2012. Quant aux « affranchis », ils ont leurs propres règles, ces automobilistes adeptes d’une conduite rapide et sportive commettent beaucoup d’infractions, leur proportion tend à progresser également : 19% en 2013, ils étaient 17% en 2012.
L’un des enseignements récurrents du baromètre d’AXA Prévention, c’est que les dangers de la route restent encore trop minimisés par des automobilistes qui se sentent dans leur véhicule « comme dans une bulle ». Entre la théorie et la pratique, les Français adoptent un comportement paradoxal, à la fois informés des dangers et des impératifs de la sécurité routière, les transgressions demeurent « nombreuses et fréquentes ».
La conduite en ville : ça ne s’améliore pas. C’est une constante : une fois de plus, « c’est en ville que les Français respectent le moins le code de la route » souligne AXA Prévention qui liste une série d’infractions fréquentes qui ne baissent pas.
En ville, 4 Français sur 10 roulent à plus de 65 km/h
Bonne nouvelle, tout en restant trop souvent excessive, la vitesse en ville a tendance à baisser. Cette année, on constate « enfin une légère amélioration » note le baromètre. Plus de 1 Français sur 2 respecte strictement les limitations de vitesse.
Alors que 70% déclarent qu’il est dangereux de rouler à plus de 65 km/h en ville, 45% avouent le faire. C’est un peu mieux que l’an dernier, où 49% des Français avouaient rouler trop vite en agglomération. Mais c’est encore trop souligne AXA Prévention qui rappelle que 26% des accidents mortels sont liés à la vitesse selon l’ONISR.
Chiffre étonnant, près de 8 conducteurs sur 10 ne s’arrêtent pas au feu orange. Seuls 49% des conducteurs interrogés déclarent qu’il est dangereux de ne pas s’arrêter au feu orange, pourtant 76% des personnes consultées ne s’arrêtent pas systématiquement, un chiffre malheureusement stable. Pour rappel : le feu orange est un feu d’arrêt selon le Code de la route qui sanctionne cette infraction d’une contravention de 35 euros.
1 Français sur 2 néglige l’usage du clignotant
Autre enseignement du baromètre, les Français ont tendance à relativiser de plus en plus l’importance du clignotant. Si 77% des conducteurs affirment qu’il est dangereux de doubler ou tourner sans mettre son clignotant, dans les faits, 51% des Français l’oublient régulièrement, ils étaient 54% en 2012. Cette infraction entraîne un retrait de 3 points sur le permis rappelle AXA Prévention.
S’agissant de l’alcool au volant, le comportement des Français restent stables, même s’ils relativisent encore trop les dangers liés à l’absorption de 2 verres d’alcool. 77% des conducteurs considèrent que c’est dangereux, ils sont pourtant 26% à déclarer le faire, contre 28% en 2012. L’alcool est la 1ère cause infractionnelle de mortalité sur les routes, rappelle AXA : 31,6% des tués sur la route le sont dans un accident en raison de l’alcool (source ONISR 2011 et bilan provisoire 2012).
Même fatigués, les Français continuent de conduire. Ils sont 85% à estimer que c’est dangereux et pourtant, 47% le font toujours. Sans surprise, l’hyper connexion progresse aussi dans les véhicules, captant l’attention de plus en plus d’automobilistes.
Les Français relativisent les dangers du téléphone au volant
Avec le boom des smartphones, téléphoner ou répondre en conduisant se banalise note le baromètre. En 2013, 76% des automobilistes estiment qu’il est dangereux de téléphoner au volant (alors qu’ils étaient 90% en 2004). Désormais, 37% des automobilistes le font régulièrement (le même chiffre qu’en 2012), et parmi eux 40% reconnaissent ne jamais utiliser de kit mains-libres.
Tout comme l’an dernier, 2 conducteurs sur 10 envoient ou consultent des SMS au volant : Pourtant, ils sont 93% à affirmer que cette pratique est dangereuse. 3% des Français lisent ou envoient des e-mails au volant et 1% joue ou consulte les actualités. A noter : en 2004, 18% des Français déclaraient téléphoner au volant.
Si le baromètre révèle un comportement globalement en léger recul, certains comportements à risques sont néanmoins en recul. « La grande vitesse constitue la prise de conscience la plus forte ces dernières années » se réjouit AXA Prévention, et c’est sur autoroute que les Français ont fait les efforts les plus importants. Ils sont 19% à reconnaître rouler à 160-170 km/h, c’est 10 points de moins qu’en 2004.
Moins de morts sur les routes
Aujourd’hui, 91% des Français déclarent que la prévention est importante. Si ce chiffre témoigne de l’intérêt des Français, les résultats du baromètre 2013 accusent tout de même un léger recul sur la prévention routière remarque AXA Prévention. Cette année les Français distinguent en effet comme axe de prévention prioritaire les accidents de la vie courante (41%), devant la prévention routière (38% – le chiffre était de 42% en 2012). Juste derrière, ils placent la prévention des risques numériques (37%), au même niveau que la santé.
Si les Français conservent encore trop souvent un comportement latin sur la route, les chiffres de l’accidentologie, finalement les plus importants, eux continuent de baisser en France. Alors qu’on déplorait 5 232 tués sur les routes en 2004, ils n’étaient « plus que » 3 645 en 2012.
Commentaires récents