Il ne suffit pas de manger équilibré et avec modération pour ne pas grossir. Selon une étude de l’Inserm, manger sous le coup de l’émotion augmente en effet le risque de surpoids, un phénomène qui concerne surtout les femmes et les personnes au régime.
L’influence des facteurs psychologiques sur le surpoids et l’obésité est de plus en plus reconnue rappelle l’Inra qui évoque les résultats de l’étude réalisée par l’Unité de recherche en Epidémiologie nutritionnelle Inserm-Inra-Université Paris 13 qui vient d’être publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition. Sandrine Péneau, co-auteur de l’étude, révèle que manger sous le coup de l’émotion est associé à un risque de surpoids plus important.
1 femme sur 2 concernée
On le savait, pour certains, et surtout certaines, manger représente un comportement parfois compulsif, très lié à l’état émotionnel. Le fait de manger sous le coup de l’émotion est un comportement fréquemment observé, particulièrement chez les femmes et chez les personnes suivant un régime amaigrissant.
On sait aujourd’hui que manger sous le coup de l’émotion est associé à un risque plus important d’être en surpoids. Cette association est particulièrement forte chez les femmes, surtout chez celles qui n’ont jamais fait de régime amaigrissant, révèle l’étude française.
Pour obtenir ce résultat, Sandrine Péneau, Maître de Conférences à l’Université Paris 13, chercheuse dans l’équipe de coordination de l’étude NutriNet-Santé, a étudié le fait de manger sous le coup de l’émotion et son lien avec le surpoids, dans un large échantillon de 35 641 adultes français participant à l’étude NutriNet-Santé. Les chercheurs ont utilisé un questionnaire permettant de mesurer la tendance à manger sous le coup d’émotions négatives, en spécifiant si les personnes se sentaient seules, nerveuses ou déprimées.
5 fois plus de risque de surpoids
Conclusion, l’étude sur l’émotionalité alimentaire et le surpoids révèle tout d’abord que les femmes ont davantage tendance à manger sous le coup de l’émotion. On apprend ainsi que 20% d’hommes et 52% de femmes reconnaissent une forte émotionalité alimentaire.
Par ailleurs, les personnes au régime ont davantage tendance à manger sous le coup de l’émotion. Concrètement, 35% des personnes n’ayant jamais fait de régime amaigrissant ont une forte émotionalité alimentaire, contre 58% des personnes ayant fait un régime dans le passé, et 71% des personnes au régime lors de l’étude.
Les personnes ayant davantage tendance à manger sous le coup de l’émotion ont un risque plus élevé d’être en surpoids que les autres, plus de 2 fois supérieur aux autres. L’association entre émotionalité alimentaire et surpoids est la plus forte chez les femmes n’ayant jamais fait de régime, qui ont un risque de surpoids 5 fois supérieur, souligne l’étude.
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