Le volet environnemental de l’étude nationale « nutrition-santé » menée par l’Institut de veille sanitaire révèle que les Français seraient plus imprégnés par les pesticides que d’autres populations comparables, comme les Américains, les Allemands ou les Canadiens. Inquiétant.
Les conclusions du volet environnemental de l’étude nutrition-santé menée par l’InVS et dont les premières conclusions ont été dévoilées fin avril, révèlent donc que les Français présenteraient un taux d’imprégnation aux pesticides plus élevés que d’autres aux conditions de vie comparables.
Dans le cadre de cette étude, les experts se sont intéressés à deux dossiers : l’exposition aux pyralènes et aux pesticides. Et, parmi ces derniers, ils ont distingué l’exposition aux pesticides dont une grande majorités est désormais interdite, les organochlorés (fongicides, antimicrobiens), et celle aux organophosphorés (insecticides souvent toxiques dont nombreux sont là encore interdits) et aux pyréthrinoïdes, toujours utilisés. Les pesticides organochlorés, bien que majoritairement interdits, se révèlent persistants dans l’environnement. Néanmoins, les niveaux retrouvés dans les urines des Français se situent dans une moyenne située entre les Américains et les Allemands ou les autres Européens.
Attention aux expositions domestiques
En revanche, s’agissant des pesticides organophosphorés, les niveaux retrouvés dans les urines des Français sont nettement plus élevés que ceux des Américains ou des Canadiens, mais similaires à ceux constatés chez les Allemands. Cette tendance est encore plus marquée avec les pyréthrinoïdes, où les taux français sont trois plus élevés qu’outre-Atlantique et plus importants que chez le voisin allemand.
D’une façon générale, aux vues des conclusions de son étude, l’InVS estime qu’une « attention particulière doit être portée aux pesticides organophosphorés et pyréthrinoïdes pour lesquels les niveaux français semblent être parmi les plus élevés en référence à des pays comparables« . Elle souhaite également rappeler que la contamination n’est pas seulement alimentaire. Un usage domestique de ces produits nous expose au quotidien, notamment les propriétaires d’animaux de compagnie, les pyréthrinoïdes entrant dans la composition des colliers anti-parasitaires. « Les Français ont le plus fort taux d’animaux de compagnie du monde, et beaucoup de gens dorment avec leur chien ou leur chat sur leur lit, même si celui-ci porte un collier antipuces« , explique Nadine Fréry, responsable de l’étude de l’InVS.
4 à 5 fois plus de PCB que les Américains
Quant aux pyralènes, ou PCB, s’ils sont interdits en France depuis 1987, leur persistance dans les cours d’eau français alimente l’imprégnation de la population. Leur présence dans les poissons, dans la viande ou encore dans des produits laitiers contamine alors l’homme. Ainsi, les femmes françaises en âge de procréer présentent toujours un taux excessif de PCB et d’une façon plus globale, les niveaux de concentration constatés chez les Français sont quatre à cinq fois supérieurs à ceux des Américains.
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