Insectes insignifiants que dangereux, les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont présentes dans plusieurs régions françaises, en campagne comme en zone urbanisée. Leur prolifération préoccupante provoque un affaiblissement des arbres et augmente les risques sanitaires dans le même temps, les poils extrêmement urticants et allergisants de ces chenilles pouvant se révéler redoutables pour les hommes comme pour les animaux.
Relativement méconnues, les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont redoutables tant pour l’environnement que pour la santé humaine et animale. Elles prolifèrent essentiellement dans le pourtour méditerranéen et la façade atlantique jusqu’aux Pyrénées-Orientales pour la processionnaire du pin, et les régions d’Alsace, de Bourgogne, d’Ile-de-France, du Centre, de Poitou-Charentes et de Midi-Pyrénées pour la processionnaire du chêne. Consciente du problème, les autorités sanitaires s’inquiètent depuis plusieurs années du développement de ces insectes en France.
Se nourrissant du feuillage de ces arbres provoquant ainsi leur affaiblissement, les chenilles ont également un impact sur la santé humaine et animale, leurs poils urticants et allergisants étant responsables d’une dermite, appelée « érucisme » rappelle l’Anses. L’agence de sécurité sanitaire vient de publier un avis détaillant la stratégie la plus efficace de lutte contre ces chenilles en milieu urbain.
Aucune substance insecticide biocide autorisée
Rappelant qu’il n’existe pas à l’heure actuelle, de substance insecticide biocide autorisée pour les usages vis-à-vis des processionnaires du pin et du chêne, l’Anses précise cependant que des produits phytopharmaceutiques sont disponibles pour lutter contre ces chenilles dans un objectif de protection des plantes qui peuvent être appliqués depuis le sol. L’Anses propose une combinaison de méthodes préventives notamment dans le choix des plantations en zone urbaine, et par des mesures de détection précoce de la chenille en particulier du pin.
Mais l’agence française préconise aussi des mesures curatives avec des pièges à chenilles, la destruction des nids de chenilles, ou encore des nichoirs pour les oiseaux insectivores. Le degré d’intervention devra être modulé en fonction de la fréquentation des zones concernées souligne l’agence avec l’application de méthodes de lutte visant à éradiquer les chenilles dans les lieux très fréquentés et à les contenir dans les autres zones.
Tolérance « zéro » dans les lieux fréquentés
Pour la chenille processionnaire du pin, l’Anses distingue deux situations : un cas de tolérance « zéro », où les contraintes locales (cours d’école, arbre remarquable, parc très fréquenté, avenue bordée d’arbres à grand intérêt touristique?) exigent l’éradication des populations de processionnaires. Par ailleurs, elle considère les cas où la présence de faibles niveaux de populations de chenilles peut être acceptée et comprise par les riverains (bords de routes, grands parcs urbains etc).
L’agence souligne que « les connaissances acquises sur la biologie et l’épidémiologie de la chenille processionnaire du chêne semblent encore trop fragmentaires pour permettre de proposer des recommandations en matière de lutte ». Des efforts de recherche conséquents devront donc être consentis pour établir les bases scientifiques et techniques, nécessaires à l’élaboration de méthodes de gestion alternatives et intégrées du risque associé à la processionnaire du chêne affirme l’Anses.
Démangeaisons, oedèmes, troubles oculaires ou respiratoires
Si les longs poils soyeux de ces insectes sont inoffensifs, ces chenilles projettent dans l’air de minuscules poils très urticants à partir du 3e stade larvaire. Leur fort caractère urticant peut provoquer d’importantes réactions allergiques chez l’homme comme chez l’animal, se traduisant par des démangeaisons, des oedèmes aux mains, au cou, ou encore au visage, voire des troubles oculaires ou respiratoires.
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