Selon les derniers chiffres publiés par l’Observatoire de la Sécurité routière, la mortalité des cyclistes aurait augmenté de 10% en France en 2012. Ce sont au final 155 adeptes de la petite reine qui auraient trouvé la mort sur les routes, des décès liés dans 80% des cas à des traumatismes crâniens. Des chiffres qui relancent le débat autour du port du casque à vélo.
La mortalité liée à la pratique du vélo est donc en hausse en France en 2012. 155 cyclistes ont perdu la vie sur les routes l’année dernière, soit 10% de plus qu’en 2011. Ces décès liés à 80% à des traumatismes crâniens relancent le débat autour du port du casque à vélo et font notamment réagir l’assureur MACIF, qui entend sensibiliser le public.
Interrogé par le site Destination Santé, Hervé Astre, chargé de mission Prévention du groupe Macif explique que les chiffres annoncés par l’Observatoire de la Sécurité routière « ne peuvent que nous inciter à davantage informer sur l’importance de porter un casque à vélo. En 2012, les cyclistes sont la seule catégorie d’usagers avec une mortalité en hausse« . Cette hausse s’explique selon lui par « l’augmentation du recours au vélo dans les zones urbaines. Or, cette pratique sans le port du casque s’accompagne d’une dangerosité plus forte ».
L’obligation en question
Pour rappel, le port du casque à vélo n’est toujours pas obligatoire en France. Mais, dans les pays qui ont rendu ce port du casque obligatoire, les chiffres ne sont pas significatifs. En Espagne par exemple, le port du casque est obligatoire depuis 2005 sur le réseau de routes nationales hors agglomération, avec une dispense possible par grande chaleur. Or, selon les données recueillies par la Direction du Trafic espagnole et l’Université polyclinique de Valencia de 2004 à 2007, la proportion de cyclistes portant un casque parmi les victimes d’un accident de la circulation est passée de 28 % à 48 %, mais la proportion de blessés hospitalisés touchés au crâne n’a pas varié. De même en Australie, le caractère obligatoire du casque à vélo a eu comme effet de dissuader de nombreuses personnes, notamment les jeunes à prendre leur vélo. Pire encore, une étude britannique de 2005 montrait que les automobilistes avaient tendance à frôler davantage les cyclistes porteurs d’un casque que les autres!
Des risques pourtant réduits
En France, une chercheuse de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), Emmanuelle Amoros, avait publié en 2011 une étude sur les quelques 8 000 accidents à vélo du Rhône. Elle concluait alors que porter un casque diminuait de 30% le risque de blessures à la tête, et même de 70% le risque de blessure grave à la tête. « Il n’y a donc rien d’aberrant à vouloir protéger la tête », indiquait-t-elle. Dernier exemple en date, le grave accident de l’ancien champion cycliste Laurent Jalabert, qui avouait que porter un casque l’avait sauvé. Néanmoins, Dominique Lebrun, coordinateur interministériel pour le développement du vélo du précédent gouvernement Fillon, estimait que rendre le port du casque obligatoire en France « découragerait de nombreux utilisateurs, notamment ceux qui utilisent les vélos en libre service, ce qui aurait des conséquences sanitaires et environnementales très néfastes. L’intérêt du casque n’est pas suffisant pour compenser ces inconvénients ».
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