C’est aujourd’hui que s’ouvre à Nanterre le premier procès pénal du Mediator, ce médicament destiné aux personnes diabétiques et largement prescrit comme coupe-faim, accusé d’avoir déjà causé des centaines de morts en France. Les 700 parties civiles redoutent que l’affaire ne soit pas encore jugée « au fond« .
C’est donc aujourd’hui que s’ouvre le procès pénal du Mediator, un an après le premier rendez-vous raté de Nanterre. Lors de l’ouverture du procès, le 14 mai 2012, Jacques Servier avait en effet contesté le fait d’être jugé à Nanterre alors qu’il était mis en examen à Paris pour des faits similaires. Son avocat avait alors soulevé une question prioritaire de constitutionnalité stoppant les débats avant qu’ils ne débutent.
« On s’en fout du procès »
Ce sont donc inquiètes que les 700 parties civiles demandant réparation à Nanterre vont se rendre aujourd’hui au tribunal. « Il y a un risque que l’affaire ne soit encore pas jugée au fond cette fois-ci« , confie Me Juliette Nattier, avocate d’une trentaine de victimes présumées.
Les parties civiles de Nanterre reprochent à Jacques Servier, fondateur des laboratoires du même nom et fabricant du Mediator de les avoir délibérément trompés sur la composition du médicament initialement destiné aux diabétiques mais plus largement prescrit comme coupe-faim aux personnes souhaitant perdre du poids. Le principe actif du Mediator, le Benfluorex est à l’origine de valvulopathies et d’hypertension artérielle pulmonaire, pathologie rare et encore incurable aujourd’hui.
Des doutes persistent encore sur la présence de Jacques Servier, 91 ans, aux débats. Interrogé près de son domicile la semaine dernière par BFMTV, l’homme avait alors répondu « on s’en fout du procès« , avant de s’excuser de cette déclaration.
Selon le dernier rapport des experts judiciaires publié en avril dernier, le Mediator pourrait être à l’origine de 1.300 à 1.800 morts, uniquement par valvulopathie.
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