Eczémas, brûlures, lésions cutanées? autant d’allergies développées au contact de chaussures et vêtements neufs. Malgré l’interdiction du diméthylfumarate (DMFu), substance antimoisissures utilisée dans les canapés et les chaussures, les consommateurs continuent d’être victimes de la multitude de molécules chimiques utilisées dans la fabrication de ces produits.
60 Millions de consommateurs publie ce mois-ci un bilan de son enquête sur les allergies provoquées par les chaussures et vêtements neufs. Révélant que le phénomène continue de toucher de nombreux consommateurs français, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a décidé de se saisir du problème en annonçant une série de mesures destinées à mieux le cerner, révèle l’association de consommateurs.
Le mensuel affirme que des témoignages de victimes arrivent chaque semaine, ou presque, à la rédaction de 60 Millions de consommateurs de problèmes d’eczémas, de brûlures ou de lésions cutanées après avoir été en contact avec des chaussures ou vêtements neufs.
Du chrome VI dans les cuirs
Lors de la fabrication de nombreux textiles, les producteurs ont recours à une multitude de molécules chimiques dont certaines sont connues pour être allergisantes souligne 60 Millions de consommateurs. Parmi elles, on peut citer le chrome hexavalent (chrome VI) utilisé pour le tannage des cuirs, déjà dans le collimateur des agents de la Répression des fraudes.
En 2012, la DGCCRF indique en effet avoir retiré 8 300 paires de chaussures présentant un taux de chrome VI excessif. Sur les 42 produits testés dans leurs laboratoires, 19 présentaient des teneurs trop élevées précise le magazine.
Et ce n’est pas tout. Car les fabricants utilisent beaucoup d’autres substances qui posent problème, sans parler des biocides antimoisissures qui sont parfois aspergés dans les conteneurs de marchandises importées par cargo. Pour l’association de consommateurs, la France n’est pas ou mal protégée vis-à-vis des risques sanitaires liés à ces produits.
Un système d’alerte français défaillant
Dans son édition de mai, le magazine dénonce notamment les « failles du système d’alerte français » avec des produits suspects non soumis à analyse ou des allergènes difficiles à identifier. Il est bien compliqué pour les consommateurs de connaître la substance à l’origine de leurs souffrances constate 60 Millions de consommateurs.
Au lendemain de la parution de cette enquête à charge, la DGCCRF a annoncé l’organisation d’une discussion avec les professionnels concernés et la mise en place une coopération renforcée avec le ministère de la santé pour « mieux prendre en charge les plaintes des consommateurs, documenter les cas d’allergies et progresser sur la connaissance des liens de causalité entre la présence de certaines substances et l’apparition de symptômes cutanés ».
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