Une étude de la London School of Hygiene and Topical Medecine publiée dans le British Journal of Medecine pourrait mettre un terme à une pratique en plein essor: le co-sleeping. Selon les chercheurs britanniques, dormir avec son bébé augmente considérablement le risque de mort subite du nourrisson.
Certaines morts subites du nourrisson pourraient donc être évitées si l’on en croit les conclusions de l’étude de la London School of Hygiene and Topical Medecine. Tandis que 22% des morts subites constatées se sont produites lorsque l’enfant dormait avec ses parents, le Pr Bob Carpenter, un des auteurs de l’étude, explique alors que « 88% des morts qui surviennent dans le lit des parents auraient probablement été évitées si l’enfant avait été couché sur le dos dans un berceau à côté du lit des parents« .
Un risque multiplié par 5
Après s’être intéressé aux très jeunes enfants, de moins de trois mois, sans facteurs de risque associé, les auteurs estiment que le risque de mort subite du nourrisson est multiplié par cinq quand le bébé dort dans le lit de ses parents. Elisabeth Briand-Huchet, responsable du centre de référence de mort subite du nourrisson à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart et conseillère de l’association Naître et vivre, explique au journal La Croix que « faire dormir un bébé dans le lit des parents c’est réunir tous les mécanismes susceptibles de provoquer le décès.
« Le nourrisson peut s’enfouir le visage, avoir trop chaud, être exposé à un confinement respiratoire ou encore être victime d’un écrasement thoracique entraînant une hémorragie pulmonaire. Rien n’empêche la mère d’allaiter son enfant dans son lit, bien sûr, mais elle doit toujours le recoucher dans lit-bébé qu’elle peut installer dans la chambre parentale » affirme la spécialiste de la mort du nourrisson. Le câlin dans le lit des parents n’est bien sûr pas remis en cause, mais l’enfant doit ensuite retourner dans son lit, de préférence à barreaux, dormir sur le dos, sur un matelas ferme et dans une turbulette, pas de couette, ni couverture, ni doudou trop volumineux dans le lit.
Encore 250 décès
D’autres facteurs de risque sont également évoqués par les spécialistes : le tabagisme des parents ou encore la consommation d’alcool ou de drogue des parents après la naissance. De nombreux travaux avaient également démontré le rôle néfaste du tabagisme passif, y compris in utero.
Le risque de mort subite du nourrisson reste très élevé jusqu’à six mois, avec un pic entre 2 et 4 mois, et diminue ensuite avec l’âge de l’enfant. Cette mort subite touche encore près de 250 bébés chaque année en France. Elle représente un quart des décès des enfants de moins d’un an.
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