Le Monde évoque aujourd’hui une nouvelle vague de contestations contre le gaz de schiste : celle des brasseurs de bière allemands. Dans une lettre adressée au gouvernement d’Angela Merkel, ces professionnels de la bière demandent que le projet de loi allemand destiné à réguler l’usage de la fracturation hydraulique soit repoussé, cette technique menaçant la qualité des ressources en eau du pays et donc plus largement, la qualité de leur bière.
Tandis que le gouvernement d’Angela Merkel prévoit d’autoriser « sous conditions » la fracturation hydraulique pour l’extraction du gaz de schiste, les brasseurs de bière allemands entrent dans la lutte contre cette technique d’extraction déjà très contestée par les écologistes. Ils craignent en effet que cette fracturation hydraulique menace la bonne qualité des ressources en eau, et donc en bout de chaîne, la qualité de leur bière.
Les défenseurs de la fracturation hydraulique tentent alors de rassurer les brasseurs, les assurant que les forages n’atteignent pas les nappes phréatiques. Mais des études américaines démontrent le contraire, et font état d’un risque possible de pollution de l’eau. Par ailleurs, l’eau prélevée par les brasseurs l’est dans des puits « situés en dehors des zones qui seraient protégées par la loi« , explique la fédération « Brauer-Bund » qui regroupe une majorité des professionnels de la bière.
Un décret séculaire de pureté de la bière
L’Allemagne, pays de la bière, est d’autant plus concernée par la qualité de ses ressources en eau que la fabrication de sa bière est régie par depuis plus de cinq cents ans par « le décret de la pureté de la bière« . Ce décret impose aux brasseurs de n’utiliser que de l’eau pure dans la composition de leur bière. La moindre atteinte à la qualité de l’eau utilisée briserait donc cette tradition.
Les brasseurs allemands ne sont pas les seuls à combattre cette technique largement décriée mais l’Allemagne, fortement dépendante de la Russie pour son gaz y voit alors l’occasion de retrouver une certaine indépendance énergétique. Le Monde rappelle enfin que le projet de loi sur la fracturation hydraulique ne devrait toutefois pas être présenté avant les prochaines élections législatives de septembre prochain.
Le Bundesrat, conseil fédéral allemand, précise dans tous les cas que cette technique ne serait adoptée qu’à la seule condition qu’une « modification durable de la qualité de l’eau pouvait être exclue de façon non équivoque ».
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