Invitée ce matin sur RTL, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a évoqué une possible interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics, à l’instar de sa grande s?ur classique. Un rapport sur le « vapotage » est attendu demain, mais, même si la nocivité de cette nouvelle pratique n’est pas avérée, l’interdiction pourrait être tout de même prononcée.
Je ne fume pas, je vapote ! Une pratique qui a le vent en poupe puisque 500.000 Français se sont tournés vers la cigarette électronique, soit pour arrêter de fumer les cigarettes traditionnelles, soit parfois par curiosité, pour tester ce nouveau dispositif. En lieu et place des diverses substances toxiques et cancérigènes présentes dans les cigarettes traditionnelles, le « vapoteur » inhale de la vapeur, produite par une cartouche liquide contenant éventuellement de la nicotine, des solvants et des arômes. Au contact de l’air, ce liquide se transforme en vapeur, reproduisant alors la sensation éprouvée par le fumeur. Face à cette tendance grandissante, le gouvernement a commandé un rapport au pneumologue Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme, afin d’évaluer les effets de cette nouvelle pratique sur la santé.
« Fumer autrement«
« Dans la cigarette classique, les composants qui présentent un risque pour la santé sont ceux qui entourent le tabac (goudron, amoniaque, plomb… ) : or, on ne les retrouve pas dans la version électronique. En revanche, on trouve de la nicotine en grande quantité dans les deux produits. Il y a donc un risque d’addiction. En conséquence, la e-cigarette n’est pas un produit pour arrêter de fumer, mais plutôt pour fumer autrement« , confiait le Pr Dautzenberg à l’Express en mars dernier.
Mais, tandis que ce rapport devrait se montrer plutôt favorable, la ministre de la Santé, Marisol Touraine évoquait tout de même ce matin sur RTL, une possible interdiction du « vapotage » dans les lieux publics, et ce, au nom du principe de précaution. Pourtant, de nombreux tabacologues réfutent le risque de tabagisme passif avec les cigarettes électroniques étant donné qu’aucune substance toxique ne s’échappe de la vapeur.
A l’inverse, l’institut national de recherche et de sécurité estime que « les cigarettes électroniques produisent également des composés organiques volatils et des particules fines et ultrafines susceptibles d’altérer la qualité de l’air intérieur. À l’heure actuelle, il ne peut donc être conclu à l’absence de risque pour l’entourage du consommateur ». Alors dans le doute, le gouvernement pourrait décider d’ouvrir son parapluie.
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