Sur le devant de la scène suite à la remise du rapport Dautzenberg à Marisol Touraine, la cigarette électronique connait un beau succès auprès du grand public, ayant déjà converti des centaines de milliers de fumeurs. Mais qu’est-ce vraiment la cigarette électronique ? Comment fonctionne-t-elle ? A qui s’adresse-t-elle ? Où peut-on la trouver ? Et surtout, est-elle nocive pour la santé de son utilisateur ou de son entourage ?
La cigarette électronique d’aujourd’hui, aussi appelée e-cigarette, a été inventée en 2001, par Stéphane Vlachos, un jeune étudiant en informatique désirant arrêter de fumer. Son brevet a ensuite été déposé en 2005 par Hon Lik, un pharmacien chinois. Depuis, il en existe de nombreux modèles et près de 500.000 Français l’ont adoptée, le plus souvent comme une alternative au tabac dont elle reproduit l’apparence. En effet, ces cigarettes électroniques reproduisent le plaisir de fumer, sans les risques présentés par les nombreux polluants et toxiques qui composent les cigarettes traditionnelles.
A chaque bouffée, l’e-liquide mélangé à l’air inspiré est diffusé sous forme de vapeur, reproduisant la fumée d’une cigarette, et est inhalée par l’utilisateur. On dit alors qu’il « vapote ». Il devient désormais de plus en plus tendance de « vapoter« , et de nombreux people n’hésitent plus à s’afficher avec leur e-cigarette.
Comment ça marche ?
La cigarette électronique est constituée de 3 éléments principaux:
– une cartouche contenant un e-liquide
– une résistance électrique
– une batterie rechargeable
La batterie rechargeable sur secteur ou via une clé USB, alimente une résistance qui elle-même chauffe l’e-liquide qui se transforme alors en vapeur. C’est cette vapeur qui, une fois inhalée par le « vapoteur« , lui permet ensuite de souffler de la fumée, tout comme une vraie cigarette.
L’e-liquide utilisé dans la cigarette électronique est le plus souvent composé à 80% de propylène glycol et de 20% de glycérine végétale. A ces substances, on peut ajouter un arôme ou de la nicotine en doses variables. Les véritables fumeurs, accros à la nicotine, peuvent alors satisfaire leur besoin en nicotine sans inhaler conjointement les substances toxiques contenues dans les cigarettes classiques. Quant aux arômes disponibles, on en recense aujourd’hui des centaines : fraise, café, caramel, menthe, certains allant même jusqu’à reproduire le goût du tabac brun ou blond. Cet-e-liquide est vendu en flacon recharge.
Les cigarettes électronique sont enfin équipées d’une diode en leur extrémité, diode simulant visuellement la combustion, rappelant le bout incandescent de la cigarette traditionnelle.
A qui s’adresse-t-elle ?
Les méfaits du tabac sont aujourd’hui connus de tous. Les chiffres de la mortalité liée au tabac sont édifiants. La cigarette électronique s’adresse alors en priorité aux personnes souhaitant réduire ou arrêter leur consommation de tabac.
La plupart des fumeurs souhaitant arrêter craignent avant tout de ressentir un manque. La cigarette électronique peut alors participer à compenser ce manque. Elle permet en effet à certains de conserver la gestuelle, à d’autres de satisfaire leur addiction à la nicotine. Pourtant, en 2008, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait estimé que les cigarettes électroniques ne pouvaient pas être considérées comme une thérapie légitime permettant d’aider les fumeurs à cesser de fumer.
Où la trouve-t-on ?
Contrairement à la cigarette classique, la cigarette électronique n’est pas en vente dans les bureaux de tabac. Jusqu’en 2011, elle n’était vendue que sur internet ou dans quelques pharmacies. Mais, depuis 2012, les magasins spécialisés se sont développés en France et en Europe.
Est-elle nocive ?
La cigarette électronique n’existe que depuis 2005, on ne dispose donc que de très peu de recul vis à vis de ses effets sur notre santé. Mais, comme tous les produits nouveaux, elle compte dans ses rangs défenseurs et détracteurs. A ce jour, rien ne permet de dire que ce procédé est dangereux pour la santé, mais rien ne permet d’affirmer le contraire. On ne dispose d’aucune donnée épidémiologique de pharmaco-surveillance et d’analyse bénéfices / risques.
Comme on l’a déjà évoqué, l’Organisation mondiale de la Santé se refuse à considérer les cigarettes électroniques comme des dispositifs inoffensifs permettant d’avancer vers un sevrage tabagique. Elle justifie sa position par le fait de ne pas disposer à ce jour de « preuve scientifique » de leur efficacité et de leur innocuité. « La seule façon de savoir est de réaliser des tests« , ajoutait l’OMS à destination des fabricants. Compte-tenu des coûts potentiels engendrés par la réalisation de tels tests, les fabricants se contentent pour l’heure du status-quo actuel.
De son côté, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé avait en 2008 réalisé une première analyse des risques potentiels de la cigarette électronique, risques notamment lié à la présence de propylène glycol, un solvant au pouvoir irritant, ou des dérivés terpéniques pouvant avoir une incidence en cas d’antécédents d’épilepsie. Mais, la conclusion d’alors était plus ou moins similaire à celle de l’OMS : « dans l’attente de données complémentaires, et alors qu’à ce jour aucun produit de ce type ne dispose d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) ou d’un marquage CE, l’Afssaps et le Direction Générale de la Santé (DGS) recommandent la plus grande prudence aux utilisateurs de cigarettes électroniques« .
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Face à l’engouement croissant pour ce produit, la ministre de la Santé , Marisol Touraine a alors demandé une enquête à l’Office français de prévention du tabagisme. Tandis que le contenu exact du rapport n’est pas encore connu, son auteur, le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologie et président de l’OFPT assure qu’il contient une vingtaine de recommandations sur l’utilisation de cette cigarette électronique. Parmi elles, on retrouverait l’obligation pour les fabricants d’apporter la preuve de l’innocuité de leurs produits, mais aussi de s’assurer que la limite de 18 mg/mL soit respectée pour la nicotine. Sur ce point, un projet de directive européenne tendrait à réduire ce taux maximum à 2mg/mL, une décision qui dissuaderait alors une majorité de fumeurs à migrer vers le »vapotage« .
Par ailleurs, de par la présence de nicotine, même « propre » dans les e-cigarettes, le Pr Dautzenberg en déconseille l’utilisation chez les mineurs. Cela pourrait alors constituer selon lui « un boulevard d’entrée potentiel dans le tabagisme« . Enfin, le rapport Duatzenberg évoque l’interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics ou encore leur vente dans les bureaux de tabac.
Au-delà de la nicotine, le propylène glycol interroge également. Il n’existe en effet pas d’études sur la toxicité à long terme du propylène glycol inhalé par voie pulmonaire et de façon répétée.
Combien ça coûte ?
A l’origine jetable, la cigarette électronique existe désormais dans une dizaine de modèles : les jetables, les minis, les pens ou eRoll, les eGos et les Mod’s? Elle est commercialisée par de nombreuses marques à des prix très différents.
Les prix des cigarettes électroniques varient énormément, selon qu’elles sont commercialisées sur le web ou dans les boutiques physiques. Globalement, les cigarettes sont moins chères sur Internet, avec notamment un prix des packs plus intéressant que dans les boutiques physiques.
Prix moyen constaté en 2013 (selon le magazine Info Cigarette Electronique)
Cigarette électronique jetable : 9,58 euros (de 7,90 à 16 euros)
Cigarette électronique 510 tank : 47,31 euros (de 39,90 à 99,90 euros)
Cigarette électronique eRoll Joyetech : 56,90 euros (de 52,90 à 89,90 euros)
Cigarette electronique eGo-C Joyetech : 69,23 euros (de 59 à 109 euros)
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