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Cabines UV : un bronzage artificiel mais de véritables risques

La météo est capricieuse et notre teint vire au gris pâle… La tentation est grande de se rendre dans un centre de bronzage pour retrouver rapidement un hâle avantageux. Mais attention, les cabines UV ne sont pas sans risque et leur usage doit être parfaitement encadré pour bronzer en toute sécurité. Fortement déconseillées par les dermatologues, ces cabines à UV laissent aujourd’hui la place à un nouveau type d’installations, les cabines « tanning ».

Médecins et dermatologues s’inquiètent de plus en plus des effets des UV sur la peau. Responsables de l’apparition de taches, du vieillissement cutané, mais aussi de l’apparition de mélanomes, les UV sont à manier avec prudence.

En évitant tout excès en la matière, l’exposition aux UV n’en demeure pas moins nécessaire pour l’organisme. Cette exposition est en effet indispensable à la synthèse de la vitamine D. Or, en France, compte tenu de notre latitude élevée, le rayonnement solaire ne contient pas assez d’UVB en hiver pour assurer une bonne production de cette vitamine D.

Dans ce contexte, les cabines UV suscitent la polémique. Décriées par certains, vantées par d’autres, leur usage est tout particulièrement encadré  en France. Comme pour toute chose, l’excès dans ce domaine peut en effet se révéler dangereux.

Les UV

Il existe trois type de rayonnements UV :

– les UVA, favorisant le bronzage, longtemps considérés comme bénins mais qui compte tenu de leur pénétration profonde dans la peau, peuvent provoquer des dommages importants ;

– les UVB, responsables des brûlures ou « coup de soleil » et reconnus depuis longtemps comme néfastes pour la peau ;

– les UVC, dangereux mais stoppés par l’atmosphère, sauf en cas de trou dans la couche d’ozone ;

Exposés aux rayons UVA, la peau cherche à se protéger de cette agression et se pigmente naturellement. C’est le bronzage. Les cabines de bronzage traditionnelles reproduisent alors les UVA émis par le soleil, mais également, à faible dose des UVB.  Pour tous ces appareils, le rapport UVB/UV ne doit pas excéder 1,5%.

Réglementation

La réglementation qui entoure les cabines de bronzage est particulièrement stricte en France. L’activité est régie par un décret depuis 1997, visant à protéger au mieux le consommateur.  Il exige notamment :

– L’utilisation d’un rayonnement filtré par des appareils de type « UV 1  » avec une puissance limitée parmi les niveaux les plus bas de rayonnement au monde.

– Les appareils doivent être déclarés auprès du préfet du département où s’effectue la prestation.

– La proportion d’UVB ne doit pas dépasser 1,5 % de l’éclairement énergétique UV total émis par l’appareil.

– Les appareils de type UV 1 et UV 3 mis à la disposition du public font l’objet d’un contrôle technique qui doit être effectué à l’ouverture puis au moins tous les deux ans par un organisme agréé par le ministre chargé de la santé.

– Les appareils de bronzage ne peuvent être mis à la disposition du public que sous la surveillance directe d’un personnel qualifié, ayant reçu une formation définie par arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et de la consommation.

– Interdiction aux mineurs à la peau plus fragile.

– Information au public renforcée par le biais d’un affichage obligatoire, évoquant les risques liés à une surexposition, les contre-indications et les plans de bronzage qui tiennent compte de la sensibilité de la peau.

– Port des lunettes obligatoire assurant une protection appropriée des yeux. Ces lunettes doivent être conformes aux normes dont les références sont publiées au Journal officiel de la République française.

– Désinfection obligatoire des cabines entre deux utilisations.

– Obligation d’enlever tout cosmétique avant la séance.

Risques sanitaires

Le rayonnement d’un appareil de bronzage UV peut affecter la peau et les yeux.

La majorité des cabines de bronzage émettent principalement des UVA qui sont réputés comme les rayons qui font bronzer.  S’ils provoquent moins de coups de soleil que les UVB, ils provoquent tout de même des dégâts en profondeur dans la peau. Ainsi les UVA sont impliqués dans la survenue du mélanome malin, mais aussi comme les UVB, dans le vieillissement cutané et dans des dommages au système immunitaire de la peau.

Ces effets biologiques dépendent bien évidemment de la nature et de l’intensité du rayonnement ainsi que de la sensibilité de la peau des individus, mais le bronzage artificiel en cabines UV n’échappe pas aux risques de vieillissement prématuré de la peau, de brûlure et à long terme de cancer cutané. Il peut entraîner aussi des inflammations de la cornée et la cataracte. C’est pourquoi le port de lunettes adaptées est obligatoire dans les cabines UV.

Dans le cadre d’une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié en mai 2012, des médecins se sont alarmés de l’usage de ces cabines UV. Ils rappellent que chaque année en France, 10.000 nouveaux cas de mélanome sont déclarés et près de 1.600 décès sont recensés. Et, l’impact sanitaire de l’exposition aux UV artificiels commence à être estimé avec précision. Au cours des trente prochaines années, les auteurs de l’étude, Jean Civatte et Jacques Bazex estiment qu’entre « 566 et 2.288 décès sont attendus si les expositions des Français aux cabines UV ne changent pas », ce qui représente  entre 19 et 76 morts par an.

« Le corps médical ne peut que tirer la sonnette d’alarme en rappelant qu’il n’y a aucun bénéfice pour la santé à s’exposer aux UV artificiels. En revanche, les dangers sont bien réels » ajoutent-ils. A tel point que ces experts plaident en faveur d’une « politique d’interdiction progressive telle que l’ont décidée le Brésil et l’État de Nouvelle du Sud en Australie ».

Les cabines « tanning »

Face au danger représenté par l’exposition aux UV, une nouvelle génération de cabines de bronzage a fait son apparition, les cabines « tanning ». Le « tanning » est une prestation de service présentée comme une alternative au bronzage, « bronzage sans UV ». Ici, aucun rayonnement mais la pulvérisation sur la peau d’une lotion autobronzante. Cette lotion a pour principes actifs la dihydroxyacétone (DHA) seule ou associée à l’érythrylose. La pulvérisation peut se faire au moyen d’un aérographe, manipulé par un professionnel, ou dans une cabine de douche automatisée.

Les produits utilisés relèvent de la réglementation sur les produits cosmétiques telle que définie à l’article L. 5131-1 du code de la santé publique. Cette technique présente toutefois un danger. Le consommateur, bronzé artificiellement, pourrait croire que ce « tanning » le protège des effets néfastes du soleil, comme une peau naturellement bronzée aura tendance à le faire.

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