Stéphane Le Foll a beaucoup d’ambition? pour la filière bio. Le ministre de l’Agriculture a présenté vendredi les grands lignes du plan « Ambition Bio 2017 » qui doit permettre de doubler les surfaces exploitées en mode bio en France d’ici 4 ans, mais aussi d’ « augmenter fortement » la consommation française de produits issus de l’agriculture biologique.
« Notre ambition est de mettre en place un processus global de développement de l’agriculture biologique. C’est donc d’augmenter la production, et aussi permettre aux produits d’être transformés, ensuite commercialisés et enfin d’être achetés. C’est tout l’enjeu du programme « Ambition Bio 2017 » qui ne se limite pas à un objectif de développement des surfaces en bio », a précisé Stéphane Le Foll.
Le programme s’inscrit dans le projet agro-écologique pour la France initié par la démarche « Agricultures : Produisons autrement ». En 2012, la filière représentait plus de 36 700 opérateurs bio (producteurs, préparateurs, distributeurs), plus de 1 million d’hectares engagés en bio sur notre territoire (3,8% de surfaces agricoles utiles) et un marché de 4,1 milliards d’euros en 2012.
160 millions d’euros d’aides à la conversion
Enregistrant une forte croissance depuis plusieurs années, la filière a ralenti l’année dernière, au gré d’une hausse globale des prix de l’agriculture conventionnelle, mais aussi d’un ralentissement de la croissance de la consommation des produits bio, qui a progressé de seulement 6,6 % l’année passée contre 11,3 % en 2011. Le chiffre d’affaires de la filière bio en France est évalué à 4,17 milliards d’euros.
Parmi les outils imaginés pour relancer le bio, le gouvernement prévoit notamment d’augmenter les aides à la conversion et au maintien en bio. Concrètement, à la faveur des crédits européens et nationaux, ces aides devraient passer de 90 millions actuellement à 160 millions d’euros par an entre 2014 et 2020. La conversion impose à l’exploitant conventionnel d’attendre une période de 2 à 3 ans avant de commercialiser ses produits labellisés « bio ».
Dans le même temps, l’Etat souhaite « structurer » les filières et s’assurer en aval du développement des outils de collecte, de stockage, de transformation et de commercialisation du bio. Deux grandes priorités seront données au développement des grandes cultures et des oléo-protéagineux (colza, soja, tournesol…) visant l’indépendance protéique pour l’alimentation animale et humaine à l’horizon 2017 annonce le ministère de l’Agriculture. Le Fonds Avenir Bio géré par l’Agence Bio, sera financé à hauteur de 4 millions d’euros par an.
20% dans les cantines publiques
Le gouvernement veut également développer la consommation et conquérir des marchés avec un objectif public de 20% de produits bio dans la restauration collective d’Etat, contre 4% actuellement. Il entend également sensibiliser l’ensemble des citoyens par des campagnes de communication nationales et une stratégie française à l’export. L’accent sera mis sur les plus jeunes, mobilisant l’Education nationale avec notamment des visites de fermes bio, des classes du goût, ou encore du jardinage.
Par ailleurs, le ministère évoque le renforcement de la recherche et du développement, son pilotage et la diffusion des résultats, en confortant notamment les projets de recherche et de développement dédiés à l’agriculture biologique. Il entend aussi former les acteurs agricoles et agroalimentaires, en renforçant notamment le lien entre l’enseignement agricole et les réseaux professionnels.
Enfin, le gouvernement évoque l’adaptation de la réglementation, par « une meilleure prise en compte des spécificités de l’agriculture biologique » dans la réglementation générale et un accompagnement des acteurs bio pour l’appliquer, et par une amélioration de la réglementation spécifique AB.
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