L’acteur Michael Douglas a révélé ce week-end que son cancer de la gorge avait été causé par un papillomavirus contracté lors de pratiques de sexe oral avec sa femme. Une étude épidémiologique confirme que le sexe oral serait une pratique à risques, plus risquée même que le tabac ou l’alcool.
Dans une interview accordée au Guardian ce week-end, l’acteur américain Michael Douglas révèle que son cancer de la gorge contracté il y a trois ans n’était pas dû à une trop forte consommation de drogue, de tabac ou d’alcool, mais à ses pratiques sexuelles. « Sans vouloir rentrer dans les détails, ce cancer en particulier est causé par le HPV (papillomavirus humain) qui vient du cunnilingus« , confiait-il.
Un risque plus élevé que la fumée ou l’alcool
Cette annonce relance alors le débat autour de ses pratiques sexuelles orales et les risques qu’elles engendrent. Déjà en 2001, une équipe de chercheurs menée Maura Gillison de l’Université américaine revenait sur l’inquiétante augmentation des cancers de la gorge et les risques de transmission du papillomavirus lors de pratiques sexuelles orales. Et, selon les résultats de l’étude statistique, les personnes ayant pratiqué fellations ou un cunnilingus à six partenaires ou plus auraient 8,6 fois plus de chances de développer un cancer de la bouche ou de la gorge. A titre de comparaison, les fumeurs, eux, auraient « seulement » trois fois plus de chances d’avoir ce type de cancer comparé à des non-fumeurs, et les personnes buvant de l’alcool deux fois plus à côté de ceux qui n’en consomment pas.
Lors d’une présentation à l’Assemblée annuelle de l’Association américaine pour la promotion de la science à Washington en février 2011, Maura Gillison qui planche sur le sujet depuis une quinzaine d’années, expliquait que les personnes infectées par ces papillomavirus humain, notamment la souche HPV-16, présentent « un risque de cancer oropharyngé 32 fois supérieur à celui du reste de la population, ce qui est nettement supérieur au danger représenté par le tabac, qui a seulement triplé« . Au total, les cancers de la cavité buccale et de la gorge ont progressé de 225% de 1974 à 2007 dont une grande partie chez des personnes ayant des rapports buccogénitaux.
La vaccination pour tous
L’Américaine préconise alors une extension de la politique de vaccination contre le PVH aux jeunes hommes. Depuis quelques années, la vaccination contre les HPV s’est développée chez les jeunes filles n’ayant pas encore débuté leur vie sexuelle, mais selon Maura Gillison, le vaccin pourrait également être administré aux garçons, sous les mêmes conditions. « Le vaccin les protégera contre les verrues génitales, les cancers du côlon et aussi pourrait avoir comme effet de les protéger contre les cancers oraux causés par les HPV ».
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