Dans le cadre du bras de fer qui oppose la Chine et l’Europe sur les importations de panneaux solaires, Bruxelles avance un pion. La Commission a en effet décidé hier, d’infliger à la Chine une muraille de taxes contre ses exportations. Une décision qui pourrait ouvrir les hostilités d’une guerre commerciale sans pitié.
En dépit de l’avis contraire de la chancelière allemande, Angela Merkel, mais conformément à ce qu’attendait Arnaud Montebourg, Bruxelles a donc décidé d’agir à l’encontre des exportations chinoises de panneaux solaires. Accusée de pratiquer du « dumping », c’est à dire de vendre ses produits en dessous du prix de revient, la Chine se fera donc appliquer des droits de douane progressifs mais punitifs. Dans un premier temps, ces droits s’élèveront à 11,6% pour les soixante prochain jours. Mais, à compter du 6 aout, le taux plein de 47% « s’appliquera automatiquement si la Chine ne saisit pas l’occasion » et ne relève pas ses prix, explique Karel de Gucht, le commissaire européen au Commerce.
Représailles commerciales
Pour comprendre l’enjeu de cette décision, il faut rappeler que la Chine, leader sur le marché des panneaux solaires exporte 80% de sa production ver l’Europe. Réfutant toute accusation de dumping, Pékin ne compte donc pas en rester là et envisage de porter l’affaire devant l’Organisation mondiale du Commerce. Elle sous-entend également engager des représailles commerciales ciblées à l’encontre de l’Europe, qui pourraient se traduire par l’imposition de surtaxes sur le vin français par exemple. La Chine ne va pas passer l’éponge car ce sont plus de 20 milliards d’euros qui sont en jeu, souligne le journal, et un grand nombre d’emplois en Chine« , explique le quotidien nippon China Daily.
« Si on ne fait rien face à la Chine, on se retrouvera au niveau européen dans le même cas de figure qu’avec la Russie, être tributaire d’un seul pays dans un secteur stratégique et d’avenir », confiait de son côté Yannick Jadot, député européen EELV, au Monde.
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