Alors que Delphine Batho, la ministre de l’Ecologie, annonçait en début de semaine qu’il n’était pas envisageable de revenir sur la question de l’exploitation du gaz de schiste en France, un rapport parlementaire publié hier, jette un pavé dans la mare des huiles non conventionnelles. Il considère qu’une exploration et une exploitation maitrisées seraient une bonne chose.
Delphine Batho expliquait mardi face à la patronne du Medef, Laurence Parisot, que le gouvernement n’entendait pas revenir sur la question de l’interdiction en France de la fracturation hydraulique pour l’exploitation du gaz de schiste. Mais, alors que la ministre de l’Ecologie se montrait ferme sur le sujet, un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, revient sur cette technique très décriée, se déclare favorable à l’exploitation et jette donc un pavé dans la mare.
Pour les deux rapporteurs de ce rapport, le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir et le député PS Christian Bataille, « la fracturation hydraulique reste la technique la plus efficace et la mieux maitrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels et (…) des solutions existent pour le faire avec un impact acceptable sur l’environnement, à condition de respecter quelques règles« . Les auteurs précisent par ailleurs que la fracturation hydraulique a déjà été utilisée en France à « au moins 45 reprises » entre 1980 et 2011 et ceci « sans qu’aucun dommage n’ai été signalé« .
« La technique la plus performante »
Tandis que pour le député Vert Noël Mamère, ce rapport représente « une nouvelle provocation« , les rapporteurs justifient leur position. « Nous ne sommes pas dans l’addiction au pétrole et au gaz. Mais s’il y a des ressources sous nos pieds, les exploiter diminuera celles que nous achetons très cher à l’étranger« , précisent-ils rappelant au passage que la facture énergétique de la France, en 2012, s’élève à 68 milliards d’euros. « La fracturation hydraulique reste la technique la plus performante, la plus facile à utiliser, et celle qui est utilisée aujourd’hui n’a rien à voir avec celle qui a été utilisée auparavant », ajoute Jean-Claude Lenoir, d’autant que « la France possède toutes les compétences scientifiques, techniques et industrielles, à tous les niveaux de la filière, pour créer une filière de fracturation propre« .
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