endredi 14 juin, Guillaume Garot, Ministre délégué en charge de l’Agroalimentaire, dévoilera le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire à l’issue de sept mois de travail. France Nature Environnement, qui a présidé l’un des groupes de travail, a contribué à ce Pacte aux côtés d’organisations professionnelles des producteurs et des activités de transformation et de distribution, de représentants de la restauration collective et commerciale, de collectivités territoriales et d’associations de consommateurs et d’aide alimentaire.
Réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025
Pour élaborer un plan d’actions visant à atteindre cet objectif que s’est fixé le gouvernement, le Ministre délégué en charge de l’Agroalimentaire a invité des acteurs de la chaîne alimentaire à participer à des groupes de travail. En parallèle de ces réflexions, des opérations pilotes1 ont été menées afin de tester des solutions pour réduire le gaspillage alimentaire. Guillaume Garot souhaite que le phénomène soit clairement évalué car, contrairement à nos voisins européens, nous ne connaissons pas l’ampleur de ce gaspillage, mis à part en « bout de chaîne ».
Le gaspillage alimentaire, un coût social, économique et environnemental
France Nature Environnement et ses associations membres ?uvrent depuis plusieurs années à la réduction du gaspillage alimentaire. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un scandale éthique et social dans la mesure où la souveraineté et la sécurité alimentaire ne sont pas assurées. Le scandale est aussi économique car ce gaspillage a un coût. Il présente également des impacts très importants sur l’environnement : outre la production de déchets générée, ces aliments gaspillés ont nécessité pour leur fabrication de l’eau, des pesticides, des engrais, de l’énergie (lors de la culture, la transformation et le transport) et ont consommé de l’espace, tout cela pour finir dans nos poubelles sans passer par l’assiette.
Les attentes de France Nature Environnement vis-à-vis du Pacte
Le Pacte doit permettre d’identifier, afin de les promouvoir, des modèles de production, de distribution et de consommation moins gaspilleurs : présence d’un cuisinier en proximité de « ses convives » et attentif à leurs attentes ; rapprochement entre producteurs et consommateurs, que ce soit pour les particuliers ou pour les établissements comportant de la restauration collective comme plusieurs Conseils Généraux en ont pris l’initiative. Pour que les engagements nationaux du Pacte se déclinent localement, il faut d’une part que l’engagement des « têtes de réseaux » lors de la signature du Pacte s’entendent également comme celui de leurs correspondants au niveau local2 , et d’autre part que la prise en compte du gaspillage alimentaire soit intégrée dans diverses politiques locales (de prévention des déchets mais aussi, d’éducation pour la santé, les plans alimentation?). Enfin, pour favoriser des changements de comportements, communication nationale comme plaquettes d’information nécessitent d’être relayées au plus près des différents publics concernés. Pour cela, le tissu associatif, dans toute sa diversité, doit, pour son implication, être soutenu.
Un Pacte écrit au futur
Le Pacte qui sera présenté par le ministre témoigne d’une mobilisation de multiples acteurs. Cependant il s’agit d’une première étape et beaucoup reste à faire. En effet, la mise en mouvement de chaque acteur ne repose que sur du volontariat et les mesures concrètes permettant d’agir sur des causes de gaspillage alimentaire restent en devenir. Quid de la suppression des normes de calibrage imposées aux producteurs ou encore de la suppression de la DLUO ? Chartes, guide de bonnes pratiques et conventions volontaires n’apparaissent pas comme des outils suffisamment ambitieux au vu de l’ampleur du phénomène.
Pour France Nature Environnement signer ce Pacte, c’est être vigilant pour que les engagements pris soient non seulement tenus mais leurs ambitions accrues. FNE sera attentif à ce que sa traduction opérationnelle comporte, a minima, plusieurs actions emblématiques. Le Pacte doit avoir une déclinaison spécifique pour les produits les plus gaspillés que sont le pain, les fruits et légumes et la viande. L’éducation à la lutte contre le gaspillage alimentaire doit se faire de la maternelle à la maison de retraite en passant par la formation des multiples intervenants professionnels de la chaine alimentaire.
Pour Patrick Hervier, co-pilote du Réseau prévention et gestion des déchets, « le suivi de l’impact des mesures prises pour réduire le gaspillage alimentaire doit s’effectuer non seulement par secteur d’activités mais également par filière de produits. Si nous voulons traiter le problème, nous avons besoin que l’ensemble des acteurs d’une même filière modifie ses pratiques. »
Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « la lutte contre le gaspillage alimentaire est une formidable opportunité de repenser notre modèle de production et de consommation alimentaire. Nous pourrons manger mieux, rétribuer mieux nos agriculteurs tout en gâchant moins et en préservant la nature. »
1) Exemples d’opérations pilotes : test, auprès des habitants de la ville de Tours, d’un système de ramassage des denrées destinataires destinées à l’aide alimentaire ; évaluation chiffrée du gaspillage alimentaire et ajustement de la préparation des repas aux besoins réels dans les collèges de Dordogne.
2) Dès le 17 juin, des associations membres de FNE se retrouveront pour compléter le dispositif d’interventions en cours d’élaboration.
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